SCAEL : Une politique à la croisée des chemins
Le groupe Scael intègre auprès de ses équipes les questions sociales et environnementales actuelles. De nouveaux métiers attractifs doivent apparaître, mais les difficultés persistent pour embaucher dans les fonctions traditionnelles.
La Scael est un groupe coopératif implanté autour du siège social, à Chartres. Après 130 ans d’existence, ses activités se sont largement diversifiées. Elles sont aujourd’hui réparties autour de cinq pôles : les activités de récolte et services aux agriculteurs, le négoce export, la distribution grand public (Gamm Vert), et un pôle laboratoire et services pour avoir une activité indépendante des cycles agricoles. Un pôle innovation et développement complète l’organisation. Le groupe continue de s’étendre : il a racheté récemment une entreprise de commerce de grains en ligne : « Ce sont des opportunités de prendre le tournant avec un expert du marketing digital », commente Julien Malherbe, secrétaire général du groupe, qui met l’accent sur les évolutions en cours dans le secteur coopératif.
Un secteur en pleine mutation
Ces évolutions, les 450 collaborateurs de la Scael vont les retrouver dans leurs métiers très diversifiés. Qu’il s’agisse de la production agricole, du commerce ou encore des professions de laboratoire, « tous ces métiers traditionnels sont en train d’évoluer avec la digitalisation de la société. Il y aura davantage d’emplois attachés à la data et développement informatique, dans les fonctions support ou les métiers agricoles », explique Julien Malherbe. Ainsi, les postes en silo devraient « se transformer de la gestion d’entrepôt en conduite du point de vente ». Ce qui signifie que l’entreprise aura de plus en plus besoin de contrôleurs de gestion, même si les profils agricoles resteront prédominants. Parallèlement, il faut mener la conduite du changement qui selon Julien Malherbe, « se fait à vitesse d’homme, elle doit être comprise et maîtrisée ». Il préconise dans la politique RH un « subtil mélange entre les anciens et les jeunes » : il faut préserver les équilibres entre contraintes économiques et attentes sociétales.
Le casse-tête du recrutement
Consciente que les jeunes sont en quête de sens dans leur recherche d’emploi, la Scael développe une politique de responsabilité sociale des entreprises volontariste. Par exemple, la coopérative a obtenu 84/100 à l’index de l’égalité femmes-hommes mis en place par le Gouvernement pour 2020. Elle a aussi entamé une démarche de certification pour les alternants et les stagiaires auprès d’un organisme indépendant : ChooseMyCompany. Résultat : 95 % des sondés recommanderaient le groupe. Pour les candidats, les labels et certifications sont des gages de qualité qui permettent d’en savoir plus sur les structures qu’ils souhaitent rejoindre.
Malgré toutes ces mesures pour attirer les candidats, Julien Malherbe reconnaît des difficultés pour couvrir tous ses besoins en recrutement : « Depuis la Covid-19 et la possibilité de télétravailler, notre proximité de Paris nous dessert. Pour certains profils, il devient possible d’avoir un emploi dans une entreprise parisienne avec un salaire à l’avenant, tout en résidant à Chartres une bonne partie de la semaine. » Cela est sensible sur les métiers du commerce de céréales, qui restent très spécifiques. Il déplore également une méconnaissance des métiers agricoles. En ce qui concerne les postes en production, comme celui d’agent de silo, il estime que « les annonces ne parlent pas suffisamment aux candidats, nous devons progresser là-dessus. Mais la pénurie est identique pour d’autres secteurs d’activité ». Heureusement, l’APECITA accompagne beaucoup la Scael, les candidatures sont en progression tous les ans. À ce titre, les Culturales sont une bonne occasion de travailler sa marque employeur.
— Marc GUILBAUD (Tribune Verte 3016)
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