Reconversion professionnelle : si vous sautiez le pas ?

Publié le 22 février 2023
Temps de lecture estimé : 7 min

Depuis la crise sanitaire, notre rapport au travail a été totalement bouleversé. Tout cela a conduit de nombreux salariés à faire le bilan sur leur situation, à s’interroger sur le sens à donner à leur vie professionnelle, et à envisager une reconversion. Mais avant de se lancer dans des choix que l’on pourrait regretter, il est nécessaire de bien analyser la situation.

Les Français ont envie de changement. C’est en tout cas ce que prouvent de nombreux sondages consacrés au sujet de la reconversion professionnelle. Dernier en date, celui de l’Apec qui met en lumière que plus de trois cadres sur dix déclarent avoir un projet de reconversion. Des projets qui répondent à plusieurs grands moteurs : la quête de sens, la recherche de meilleures conditions de travail ou de vie ou encore l’envie d’un second souffle. Mais la reconnexion à une passion reste la raison la plus souvent citée. Un résultat corroboré par le sondage réalisé par le Conseil national de l’enseignement agricole privé en juin dernier. Interrogés sur les critères qu’ils jugent prioritaires pour chercher un travail, trois quarts des Français placent les métiers « passion » en tête de leurs exigences. En deuxième position, 45 % des Français recherchent un métier leur permettant de dégager du temps libre.

D’après les résultats de l’étude, les métiers de la nature et du vivant bénéficient d’une grande attractivité auprès des  Français, en ce sens les métiers du secteur de l’environnement (82%) et des paysages et de l’aménagement (79%) apparaissent comme les plus passionnants. Ensuite viennent s’ajouter les métiers des services à la personne ainsi que ceux du secteur agroalimentaire qui paraissent comme étant des métiers stratégiques pour la France de demain. De manière plus globale, les métiers de la nature et du vivant apparaissent presque unanimement comme pourvoyeur d’emploi (95%) et innovants (93%) vis-à-vis des Français. 79% des actifs pourraient s’y convertir, une part qui atteint 87 % parmi les actifs de moins de 25 ans.

Bien connaître le marché de l’emploi visé

Si changer de vie professionnelle peut s’avérer motivant, le fait de devoir repartir de zéro peut souvent réfréner les ardeurs. Si votre métier ou votre secteur d’activité actuel ne vous plaît plus, il serait dommage de laisser de côté toutes les compétences que vous avez pu acquérir ou développer au cours des dernières années. Ainsi, il est souvent recommandé d’envisager des nouveaux métiers qui requièrent des compétences proches de votre ancienne profession. Quand vous aurez identifié les métiers visés, tout ne sera pas gagné pour autant. Car l’image que l’on se fait du métier « rêvé » n’est parfois pas en phase avec la réalité. Alors, avant de se lancer dans des choix que l’on pourrait regretter, il est nécessaire de bien analyser les choses, notamment le marché de l’emploi. Si vous envisagez une reconversion professionnelle vers les métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire, vous pouvez consulter les nombreuses publications de l’APECITA, parmi lesquelles « les tendances de l’emploi ». L’APECITA y a compilé les chiffres-clés, des exemples d’offres d’emploi, les caractéristiques des offres confiées à l’association dans les domaines du vivant (agroalimentaire, développement rural, environnement, grandes cultures, horticulture, paysage, productions animales, vigne et vin…).

Les cahiers expert publiés par l’APECITA sont également d’excellents supports pour découvrir plus en détail les principales filières : ces documents très complets proposent notamment un tour d’horizon de l’ensemble du marché de l’emploi et des offres d’emploi qui illustrent les réalités du secteur. Ils répertorient les principaux métiers de chaque filière sous forme de cartes mentales. Ces dernières vous permettront peut-être de découvrir des métiers auxquels vous n’auriez pas pensé. Quant au site www.agrorientation.com, il vous propose de nombreuses fiches métiers. Passez en mode enquête Pour se renseigner sur les réalités d’un métier, le plus efficace reste d’en parler avec des personnes qui l’exercent. Ils pourront vous faire part de leur expérience, vous prodiguer des conseils quant aux compétences à avoir, voire aux formations à suivre. Les réseaux sociaux tels que LinkedIn pourront vous aider en ce sens, sans oublier les Salons professionnels. Pour certains publics, il est aussi possible de demander à bénéficier, auprès de Pôle emploi, d’une période de mise en situation en milieu professionnel, qui permet de se confronter à des situations réelles pour découvrir un métier ou un secteur d’activité.

— Aude BRESSOLIER (Tribune Verte)

Tout savoir sur… Le PMSMP : Et si vous testiez votre futur métier ?

Créée par la loi du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, la période de mise en situation en milieu professionnel ou PMSMP permet au bénéficiaire de se rendre compte sur le terrain, si le métier qu’il vise lui correspond et s’il en a les capacités.

Pour qui ?


Pour toute personne faisant l’objet d’un accompagnement social ou professionnel personnalisé :

  • des personnes sans activité en parcours d’insertion (demandeurs d’emploi, inscrits ou non auprès de Pôle emploi, jeunes en demande d’insertion suivis par les missions locales, demandeurs d’emploi reconnus travailleurs handicapés, accompagnés par Pôle emploi ou des Cap emploi, etc.) ;
  • des personnes en activité engagées dans une démarche d’insertion ou de réorientation professionnelle (salariés en parcours emploi compétences, salariés menacés d’inaptitude dans le cadre d’une démarche de maintien dans l’emploi ou de reconversion ; salariés engagés dans une démarche active de recherche d’emploi, inscrits à ce titre à Pôle emploi, notamment dans le cadre d’anticipation de difficultés économiques…).

Quelle durée ?


D’une durée maximale d’un mois, elles permettent aux candidats de se confronter aux situations quotidiennes d’un métier. La PMSMP peut s’effectuer à temps plein ou partiel. Si l’objectif fixé dans la convention n’est pas atteint, la convention  peut être renouvelée une fois avec le même objet et les mêmes objectifs. Cependant, une même structure d’accueil ne peut pas conclure, avec un même bénéficiaire, plus de deux conventions sur 12 mois. Leur durée totale, renouvellements compris, ne doit pas dépasser 60 jours sur un an.

Quel statut ?


Durant la PMSMP, le bénéficiaire n’est pas employé par la structure d’accueil et il n’est d’ailleurs pas rémunéré par elle non plus. Il conserve le statut, le régime d’indemnisation ou la rémunération dont il bénéficiait avant. De plus, s’il est salarié, il retrouve son poste de travail à l’issue de cette période.
Source : travail-emploi.gouv.fr

 

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