Michel Ferreira Maia, directeur général adjoint d’Ocapiat « Démontrer aux entreprises les opportunités de recruter des alternants »

Depuis la loi de 2018, l’apprentissage a pris une place centrale dans le paysage de la formation, tous secteurs confondus. Pour soutenir cette réforme, les opérateurs de compétences (Opco) ont pour principale mission de développer les formations en alternance, d’assurer le financement des contrats d’apprentissage et de professionnalisation et de promouvoir ce parcours auprès de leurs entreprises adhérentes. Ocapiat, qui représente notamment les filières de l’agri-agro et pêche, explique comment il accompagne ses entreprises dans l’accueil d’apprentis.

Pouvez-vous présenter la mission d’Ocapiat ?
Michel Ferreira Maia : Tout d’abord, il me semble important de préciser que notre organisme est paritaire, c’est-à-dire administré par un collège employeurs et un collège salariés. Il est également agréé par l’État. Notre mission en tant qu’opérateur de compétences (Opco) est d’accompagner la démarche RH et le développement des compétences au sein des entreprises et de promouvoir les différents dispositifs de formations. L’offre d’Ocapiat englobe les services aux entreprises et à leurs salariés en étroite collaboration avec ses 50 branches professionnelles (agriculture, agroalimentaire, coopération agricole, pêche et cultures marines, et les acteurs des territoires). Depuis la loi Pour la liberté de choisir son avenir professionnel de 2018, l’une des principales missions des Opco est le développement de l’alternance en France. Ocapiat se rapproche donc naturellement de ses entreprises adhérentes pour les accompagner dans l’accueil des apprentis.

Pour mener à bien cette mission, Ocapiat a lancé un certain nombre de démarches et d’actions visant à accompagner les branches professionnelles, à développer les partenariats (notamment avec les centres de formation des apprentis). Par ailleurs, Ocapiat peut financer la formation des maîtres d’apprentissage et accompagner l’exercice de la fonction tutorale.

Depuis la réforme, il y a eu un boom du nombre d’apprentis, dans tous les secteurs confondus. Comment le nombre de contrats signés en agriculture et agroalimentaire évolue-t-il aujourd’hui ?
M. F. M. : En 2023, Ocapiat comptait 53 400 nouveaux apprentis dans toutes ses branches professionnelles, ce qui équivaut à une progression de 3,3 % par rapport à l’année 2022. Toutefois, il n’y a plus de progression à deux chiffres comme on l’avait connu les années précédentes. Aujourd’hui, tous les Opco confondus représentent 850 000 apprentis. Atteindre l’objectif d’un million d’apprentis demandera encore beaucoup de travail.

Concrètement, comment Ocapiat accompagne-t-il ses entreprises adhérentes pour développer l’alternance ?
M. F. M. : Pour nous l’accompagnement le plus important est la gestion du contrat d’apprentissage et de professionnalisation. Notre premier contact direct avec l’entreprise passe d’ailleurs par l’enregistrement et le dépôt du contrat, ce qui revient pour Ocapiat à contrôler les dispositions du contrat et à vérifier les pièces attenantes. Nous revenons ensuite vers l’entreprise, ou le plus souvent vers le CFA mandaté par l’entreprise en tant que tiers de confiance, pour corriger les éventuelles erreurs avant de réaliser le dépôt du contrat sur le site de l’État. Enfin, nous nous chargeons du paiement des organismes de formation par apprentissage et les CFA.

Pour la campagne 2024, nos conseillers seront particulièrement mobilisés pour accompagner nos entreprises de plus de 11 salariés qui n’ont pas  encore recruté d’apprentis depuis la réforme de 2018, date de la création des Opco. L’idée est de pouvoir les rassurer et de leur démontrer les opportunités de recruter des alternants.

Enfin, comme chaque Opco, nous avons développé un kit qui reprend les conditions légales réglementaires de l’alternance, les services d’Ocapiat, les types de financements que nous apportons, etc. Ces informations sont mises à disposition de nos entreprises et facilement accessibles en ligne pour l’embauche d’un apprenti.

Quelles actions menez-vous pour promouvoir l’alternance auprès des entreprises ?
M. F. M. : Pour la première fois, Ocapiat va mobiliser un budget annuel de plus de 2 millions d’euros au profit d’une campagne nationale de promotion des secteurs et métiers de nos 50 branches professionnelles, qui sera renouvelée jusqu’en 2025. Il s’agit d’une campagne d’attractivité des métiers et de l’alternance, lancée le 2 avril avec notamment le #jeunesdeter.

— Propos recueillis par Amélie DI BELLA (Tribune Verte 3038)

Partenariats : L’Apecita et OCAPIAT signent une convention sur l’alternance

« Ocapiat et l’Apecita travaillent ensemble depuis des années sur tous les territoires, indique Thomas Morel, responsable de projets et partenariats à l’Apecita. Nous avons de plus en plus la nécessité d’accompagner les entreprises et les candidats sur l’alternance car la demande est très forte. » Ainsi, à l’occasion du SIA 2024, les deux organismes ont signé une convention autour de trois axes : le développement de l’alternance, l’attractivité des métiers et la communication partagée entre l’offre de services d’Ocapiat et celle de l’Apecita. Depuis 2022, dans le but de mieux accompagner les entreprises et les candidats, l’Apecita a mis en place la gratuité des offres d’alternance déposées sur son site. « Nous avons augmenté les offres de 144 % ! » chiffre Thomas Morel. Au niveau de l’attractivité des métiers, l’Apecita souhaite devenir un relais d’ambassadeurs au même titre qu’Ocapiat avec son dispositif My Job Glasses. Ce système permet aux étudiants ou chercheurs d’emploi d’entrer en contact avec un salarié, appelé « ambassadeur », pour qu’il présente son métier. « Dans le cadre du partenariat avec Ocapiat, nous souhaitons renforcer les liens avec le site Agrorientation », indique Thomas Morel. Le site met en lumière 2 500 formations du secteur agri-agro. « Nous sommes à un moment historique où les enjeux et actions liés à la valorisation des métiers sont fondamentaux », appuie-t-il. Enfin, Ocapiat et l’Apecita ont des missions très complémentaires entre le développement des formations d’un côté et l’accompagnement des entreprises au recrutement de l’autre. « Notre offre de services et sa complémentarité doivent se faire savoir ! Par exemple, lorsque l’Apecita finalise un recrutement, il peut y avoir un plan de formation à mettre en place pour la personne qui prend le poste », précise le responsable de projets. Ainsi, cette mise en commun des offres de services permettra une continuité dans l’accompagnement des entreprises entre Ocapiat et l’Apecita. La convention s’illustrera dès le mois d’avril avec la quinzaine de l’alternance, portée par l’Apecita et durant laquelle Ocapiat proposera plusieurs webinaires à destination des entreprises et des candidats