Magali Roubière, déléguée régionale au Cerfrance Région Occitanie « Conseiller d’entreprise : Un métier utile porteur de valeurs »

Publié le 30 août 2024
Temps de lecture estimé : 8 min

Quelles sont les missions du réseau Cerfrance ? Quelles sont les compétences recherchées pour les postes de conseiller d’entreprise ? Quelle place pour les jeunes diplômés au sein de ces associations ? Autant de questions auxquelles répond Magali Roubière, déléguée régionale au Cerfrance Région Occitanie.

Pouvez-vous nous présenter le réseau Cerfrance et ses missions ?


Magali Roubière : Cerfrance est un réseau national d’associations de gestion et de comptabilité qui offrent des services similaires à ceux des cabinets d’experts-comptables libéraux, mais sous une forme associative. Elles sont gouvernées par un conseil d’administration constitué de clients élus : des agriculteurs, car historiquement ce sont eux qui ont créé ces structures pour les aider dans la gestion de leur entreprise, mais également des commerçants, des artisans, des professions libérales. En Occitanie, notre structure régionale regroupe sept Cerfrance et compte environ 1 500 collaborateurs : des comptables, des juristes, des gestionnaires de paye, des conseillers d’entreprise, des conseillers spécialisés… sans oublier toutes les fonctions support et managériales. L’expertise comptable est le coeur de notre métier, mais nous avons une grande activité de conseil en gestion et en pilotage d’entreprise. Nous nous sommes adaptés aux nouveaux besoins de nos clients en offrant, entre autres, des services juridiques pour accompagner la création et la transmission d’entreprise, des conseils en fiscalité, en droit social, en patrimoine, la réalisation des bulletins de paie… Nous intervenons également sur de l’appui au respect de la réglementation environnementale. Nous lançons d’ailleurs de nouveaux services dans le domaine environnemental : diagnostics carbone, diagnostics climat, voire conseil  agronomique. Nous déployons actuellement une nouvelle démarche d’accompagnement à la « performance globale », semblable à une démarche RSE. Elle conforte la pluridisciplinarité de nos
conseils en englobant les aspects économiques, sociaux et environnementaux de l’entreprise.

Quels sont les diplômes les plus recherchés pour le poste de conseiller d’entreprise ?


M. R. : Pour ces postes en première ligne, qui nécessitent d’avoir une vue d’ensemble de l’entreprise et d’être capable de détecter les besoins pour accompagner ou orienter au mieux nos clients, nous  recrutons au niveau Bac + 5 : des ingénieurs agro, mais aussi des diplômés d’écoles de commerce ou de management. Nous embauchons aussi des Bac + 2/3 pour des postes d’assistants conseillers, chargés principalement des conseils réglementaires (types déclaration PAC et afférentes…), des dossiers de demande d’aides.

Ce métier est-il accessible aux jeunes diplômés ?


M. R. : Oui, même si ce sont des métiers complexes qui nécessitent de toucher à tout, de comprendre le fonctionnement de l’entreprise, d’être à l’écoute et de répondre à des questions spécifiques. Nous sommes ouverts aux profils juniors, car nous avons la capacité de les former en interne à nos processus et outils, et nous les accompagnons avec le tutorat. Nous développons également l’alternance pour former des jeunes à nos métiers avec l’objectif de les garder dans notre réseau. Enfin, nous avons à coeur de faire monter en compétences nos collaborateurs tout au long de leur carrière, avec un plan de développement des compétences porté notamment par notre structure régionale. Cela leur permet, par exemple, d’évoluer vers des postes à responsabilité, comme manager d’agence ou manager de service transversal.

Quelles sont les valeurs que Cerfrance porte et qui peuvent attirer la jeune génération ?


M. R. : Nous pensons que nos valeurs de proximité avec les clients et le fait d’apporter un service utile résonnent bien avec la jeune génération. Aider et accompagner les entreprises en milieu rural, c’est aussi participer au développement des territoires et à leur attractivité. Ces valeurs de service et de soutien aux entreprises locales sont au coeur de notre mission et nous sommes convaincus qu’elles peuvent séduire des jeunes en quête de sens dans leur carrière.

— Propos recueillis par Aude BRESSOLIER (Tribune Verte 3048)

Cécile Lagüe, responsable conseil chez Cerfrance Gascogne Occitane : « Le travail en pluridisciplinarité au service de la réussite du chef d’exploitation »

Diplômée de l’Ensat en 2002, Cécile Lagüe intègre le réseau Cerfrance en 2003 d’abord dans l’Yonne, puis en Haute-Garonne depuis 2005. Elle nous parle de son métier et de son évolution au sein de la structure. « Accompagner les chefs d’exploitation agricole vers la réussite en les aidant, par nos conseils, à atteindre les objectifs qu’ils se fixent est un challenge très motivant. En plus de vingt ans, je ne m’en suis jamais lassée ! Il faut dire que chaque dossier est différent selon la typologie de l’exploitation. De plus, le monde agricole est en perpétuelle évolution, ce qui nous pousse à toujours continuer à apprendre et à se remettre en question. Ce que j’apprécie aussi, c’est le fait de travailler en équipe : avec mes collègues en interne, que ce soit dans mon agence ou avec d’autres services, mais aussi au niveau du réseau Cerfrance régional ou national et avec des conseillers d’autres OPA (chambres d’agriculture, Safer, banques, assurances…) avec qui je peux être amenée à échanger sur certains dossiers. Le travail en pluridisciplinarité au service de la réussite du chef d’exploitation est un réel moteur pour moi, car je suis convaincue que le partage d’expériences et de compétences nous fait progresser. C’est un point important qui peut motiver de jeunes ingénieurs agro à nous rejoindre. Ces derniers peuvent en effet ne pas se sentir suffisamment “armés” à la sortie de l’école, mais qu’ils se  rassurent : le métier de conseiller s’apprend aussi sur le terrain et ils seront formés en interne avec des parcours de formation dédiés mais également du tutorat. Ils pourront ainsi acquérir les compétences et les savoir-être nécessaires pour gagner en autonomie. De plus, la force de notre réseau est de pouvoir y évoluer, par exemple, en se spécialisant sur certaines thématiques (RH, fiscalité, patrimoine, environnement…) tout en conservant notre ADN (accompagnement stratégique, expertise économique) ou en prenant des responsabilités managériales. C’est d’ailleurs le choix que j’ai fait il y a maintenant trois ans en devenant responsable conseil. Si je garde des missions de conseil auprès d’agriculteurs, j’encadre désormais une équipe de sept collaboratrices. J’ai auprès d’elles un rôle de management mais aussi de formation, de tutorat et d’appui. Mon objectif : les aider à progresser, leur partager les valeurs de notre réseau mutualiste et faire qu’elles se sentent bien au sein de notre entreprise. »

Thomas Gaillard, conseiller au Cerfrance Garonne et Tarn : « De la curiosité et de l’écoute »

Diplômé de l’Ensat, Thomas Gaillard a découvert les missions du Cerfrance à l’occasion d’un stage de fin d’études. Vingt ans après, il exerce toujours le métier de conseiller près d’Albi. Il nous parle de son quotidien et du sentiment d’utilité qui l’anime. « Mon métier consiste à accompagner des chefs d’entreprise sur des sujets très variés : la gestion de leur entreprise, leur projet de développement, leur organisation juridique, leur stratégie… Pour ma part, j’accompagne en grande partie des agriculteurs sur un large panel de productions (viticulture, élevage, grandes cultures…) mais je peux aussi intervenir auprès de professionnels d’autres secteurs. J’apprécie cette diversité et le fait de me sentir utile. Ce métier de conseil et de service nécessite avant tout de la curiosité et de l’écoute, sans aucune forme de jugement, pour comprendre la situation de chaque chef d’entreprise et les aider à se mettre en mouvement pour atteindre leurs objectifs. Les compétences en gestion, fiscalité, juridique… sont également essentielles, mais elles peuvent s’acquérir grâce à l’accompagnement qu’offre le réseau des Cerfrance. Il faut également être synthétique et à l’aise avec la rédaction, car il y a de nombreux écrits à produire. Ma formation d’ingénieur agricole est un réel avantage pour comprendre le fonctionnement global d’une exploitation, l’environnement dans lequel elle s’inscrit, les filières et les débouchés qui s’offrent à elle. Cette connaissance du secteur agricole facilite également les échanges avec d’autres structures, comme les chambres d’agriculture, avec lesquelles je suis amené à échanger sur des dossiers d’agriculteurs en difficulté ou d’installation. »

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