L’Atelier des sols vivants : Le jeu sérieux de la découverte des sols

Un jeu sérieux invite à la découverte des sols et de leurs mécanismes de fonctionnement. Développé sur le modèle de La Fresque du climat, il est fondé sur l’idée que le jeu coopératif est un mode de découverte et d’apprentissage qui a fait ses preuves. Encore en phase de déploiement, il a déjà rencontré environ 500 personnes. Une piste pour l’éducation à l’environnement.

Apprendre par le jeu. Cette idée, qui a déjà fait ses preuves, a été adoptée par l’entreprise sociale Sparknews pour concevoir son « Atelier des sols vivants ». Inspiré de la fresque du climat, cet outil « ludo-pédagogique » est un « jeu sérieux », de type coopératif. Développé en partenariat avec l’association Ludisoli, il a pour objectif de sensibiliser les joueurs aux enjeux environnementaux rattachés aux sols. Il est conduit par un animateur formé spécialement pour cela et dure une heure et demie à deux heures.

« À l’origine de cette initiative, il y a une série d’observations sur les sols, explique Élodie Jolivet, directrice de  communication pour Sparknews et actrice du projet. Nous devons aux sols 95 % de notre nourriture. Ils sont également un puits de carbone important. Et pourtant, 40 % des terres arables sont dégradées et nous observons une artificialisation grandissante des sols. Nous devons collectivement en prendre conscience ». Grâce au jeu, les participants découvrent les différents organismes vivants dans le sol et leurs interactions, ainsi que les principaux mécanismes de fonctionnement du sol. Ils vont ainsi pouvoir prendre connaissance de processus complexes, tels que la décomposition organique ou la symbiose mycorhizienne. Ils vont aussi pouvoir comprendre le développement et l’évolution des pratiques agricoles depuis les années 1950. Enfin, le jeu invite à la prise de conscience des mécanismes de dégradation du sol : érosion, lessivage, salinisation, qualité de l’eau, etc.

30 cartes et un animateur

Les 30 cartes qui constituent le jeu ont été dessinées par une illustratrice professionnelle. « Nous avons voulu montrer de belles choses sur de très belles cartes, pour provoquer l’émerveillement », souligne Élodie Jolivet. Grâce à ces cartes, le joueur peut endosser trois rôles : agriculteur, élu ou citoyen. L’animateur veille à ce que les joueurs soient nourris en solutions et à rendre le débat possible entre eux. Ainsi, les participants réfléchissent et trouvent les réponses ensemble.

Ce jeu est fondé sur l’intelligence collective. Il a pour but de montrer, par l’expérimentation, que les solutions se construisent à tous les niveaux. Il veut aussi pousser au débat.

Actuellement, le jeu est encore en phase de développement. Il a été présenté aux Journées nationales de l’agriculture en juin 2022, au Salon international de l’agriculture 2023. « L’accueil a été très favorable », se réjouit Élodie Jolivet. Parallèlement, Ludisoli le développe en province. À ce jour, 500 personnes ont pu participer à une session de jeu. Il est d’ores et déjà possible de se former et d’animer des ateliers. « Et tout le monde peut devenir animateur », précise Élodie Jolivet. « Au cours des premiers essais, les joueurs parvenaient presque tous aux mêmes conclusions, raconte-t-elle. Le fait que les sols forment un ensemble complexe, qui se trouve “à l’équilibre”. Le jeu suscite des émotions liées à la terre et, par ce biais, joue pleinement son rôle de sensibilisation. »

— Emmanuelle BORDON (Tribune Verte 3012)

Sparknews : LES SOLUTIONS AVANT TOUT

À l’origine de l’Atelier des sols vivants, il y a Christian De Boisredon, pionnier du « journalisme de solutions » et fondateur de Sparknews. Cette entreprise sociale propose une plate-forme numérique qui agrège des reportages audiovisuels et des écrits porteurs de solutions concrètes, notamment en matière d’environnement. À travers ses trois pôles – média, culture et conseil – elle cherche à « faire émerger de nouveaux récits pour proposer des changements de modèles ».