Isabelle Chmitelin, directrice générale de Chambres d’agriculture France « Notre réseau offre des opportunités réellespour des jeunes en quête de sens »

Publié le 13 août 2024
Temps de lecture estimé : 4 min

À l´occasion de leur centenaire, les chambres d´agriculture continuent de jouer un rôle crucial dans le développement du secteur agricole en France. Isabelle Chmitelin, directrice générale de Chambres d’agriculture France, nous éclaire sur les missions de ces structures, la diversité des métiers proposés, les initiatives pour attirer de nouveaux talents et les qualités recherchées chez les futurs collaborateurs.

Les chambres d’agriculture (CA) fêtent cette année leurs 100 ans. Pouvez-vous nous présenter le rôle de ces structures phares du monde agricole ?
Isabelle Chmitelin : Présentes au niveau départemental, interdépartemental, régional et national, les chambres d’agriculture (CA) sont des établissements publics sous gouvernance professionnelle, c’est-à-dire présidées par des élus issus principalement du syndicalisme agricole, mais leur rôle n’est pas syndical. Les missions des CA sont définies par le Code rural et comprennent notamment l’accompagnement à l’installation des agriculteurs, la représentation de l’agriculture auprès des pouvoirs publics ainsi que l’amélioration de la performance économique, sociale et environnementale des exploitations agricoles et de leurs filières. En plus de ces missions de service public, elles proposent également tout une gamme de services payants aux agriculteurs.

Quels sont les métiers que l’on trouve au sein des CA ?
I. C. : Nous proposons une grande diversité de fonctions : les métiers supports essentiels au bon fonctionnement de nos établissements (finances, achats, communication…), mais aussi des métiers de conseil, nécessitant des compétences spécifiques pour accompagner les agriculteurs sur le terrain. Nous recrutons souvent à des niveaux BTS et ingénieur pour ces postes. Mais les possibilités d’évolution sont réelles, permettant à nos collaborateurs de commencer comme techniciens et de progresser vers des postes à responsabilité, comme chef de service ou directeur. Ce sont des métiers innovants et en mouvement, mais pour lesquels nous faisons face à des difficultés de recrutement, comme dans de nombreux autres secteurs.

Quelles actions mettez-vous en place pour attirer et fidéliser les futurs talents ?
I. C. : Nous sommes aujourd’hui de plus en plus sensibles à rendre nos offres attractives. À travers notre marque employeur, nous mettons en avant le sens des missions de service public et d’intérêt général, ce qui est particulièrement important pour les jeunes en quête de sens dans leur travail. Les défis de l’alimentation ou encore de l’adaptation au changement climatique sont autant de sujets auxquels la nouvelle génération est sensible. Nous sommes également plus présents sur les réseaux sociaux et participons activement aux Salons étudiants, en mobilisant nos jeunes recrues pour communiquer avec leurs pairs. Une autre force de notre réseau est de pouvoir faire évoluer nos équipes en interne grâce à la formation continue. Nous avons la chance d’avoir notre propre organisme de formation, Résolia, qui propose un large catalogue allant de la technique au management en passant par la bureautique. Enfin, nous avons récemment mis en place un accord de mobilité interchambres permettant ainsi à nos collaborateurs d’évoluer plus facilement au sein du réseau.

Au-delà des compétences techniques, quelles qualités recherchez-vous chez vos futurs salariés ?
I. C. : Nous cherchons des candidats investis, curieux et prêts à s’inscrire dans une démarche collective, à collaborer et à contribuer à notre mission commune. Nous voulons que nos collaborateurs se sentent bien et cultivent un sentiment fort d’appartenance à notre réseau, en partageant nos valeurs et notre engagement au service de l’agriculture française. Travailler dans les CA, c’est à la fois exercer un métier et s’engager aux côtés des agriculteurs, pour les aider à relever, au quotidien, les enjeux de performances économique, sociale et environnementale, au coeur des territoires.

— Propos recueillis par Aude BRESSOLIER (Tribune Verte 3043)

En chiffres

  • 102 établissements publics
  • Près de 8 000 collaborateurs, dont plus de 4 000 conseillers
  • 62 % de femmes
  • 55 % des cadres et techniciens à Bac + 5

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