Groupe Perret : une politique d’alternance structurée pour assurer l’avenir

Publié le 8 avril 2025
Temps de lecture estimé : 5 min

Implanté depuis près de 130 ans sur le grand quart Sud-Est de la France, le Groupe Perret distribue, à travers sa vingtaine de filiales, les produits, services et matériels aux agriculteurs et professionnels des espaces verts. Pour faire face aux problématiques de renouvellement des talents au sein des ces différentes structures, le groupe a mis en place une véritable politique d’alternance ces dernières années. Aurélie Billoret-Conte et Charlotte Martin, respectivement directrice et responsable des ressources humaines, reviennent pour nous sur cette démarche et ses enjeux.

Le groupe Perret a choisi de structurer sa politique d’alternance en interne. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Aurélie Billoret-Conte : Depuis ma prise de fonction il y a deux ans et demi, et avec le recrutement de Charlotte Martin en tant que chargée de développement RH, nous avons souhaité structurer notre approche de gestion et de développement des ressources humaines. Cela s’est traduit par la mise en place de processus précis pour gérer notre dynamique d’alternance.

Charlotte Martin : Nous avons en effet structuré notre communication interne afin d’anticiper au mieux nos besoins et faire évoluer nos managers amenés à devenir tuteurs. J’ai notamment élaboré un guide des bonnes pratiques de l’alternance. En parallèle, nous avons développé des relations avec nos écoles partenaires et renforcé notre présence dans les animations que nous leur proposons.

Qu’est-ce qui a motivé cette volonté de structurer votre démarche ?

Aurélie Billoret-Conte : Nous faisions face à une inversion de la pyramide des âges, nécessitant un plan de succession pour remplacer nos technico-commerciaux proches de la retraite. Initialement, nous avions envisagé un tuilage sur quatre ans, débutant par l’alternance et se poursuivant un à deux ans après le recrutement en CDI.

Cependant, nous avons constaté que cette approche n’était pas adaptée à la nouvelle génération, plus volatile et désireuse d’explorer d’autres opportunités. En conséquence, nous avons ajusté notre stratégie : bien que l’alternance ne soit pas la meilleure réponse à notre problématique de succession, elle reste un levier clé pour renouveler les générations dans les fonctions support (comptabilité, RH, qualité) ainsi que sur des postes opérationnels en logistique et en magasin.

Vous avez donc élargi votre recrutement d’alternants ?

Aurélie Billoret-Conte : Effectivement. Cette année, nous avons ouvert des opportunités à des profils Bac Pro et BTS, ce qui nous impose de développer de nouveaux partenariats avec des établissements proches de nos sites. Pour ces jeunes profils, la mobilité représente souvent un frein, et il est donc essentiel de leur proposer des opportunités locales.

L’attractivité des métiers du négoce agricole est-elle un défi ?

Charlotte Martin : Oui, c’est une problématique majeure. Nous travaillons activement à créer du lien avec nos écoles partenaires en participant à des événements tels que des job datings et des forums entreprises. Nous leur diffusons nos offres mais allons aussi plus loin en faisant intervenir nos experts métiers auprès des étudiants.

Il est essentiel d’aider les jeunes à se projeter dans nos métiers et nos opportunités d’autant plus que le secteur évolue avec la transition agroécologique et l’essor des nouvelles technologies comme l’intelligence artificielle.

Nos métiers restent encore mal connus. Pour y remédier, nous avons formé en interne des ambassadeurs capables de bien communiquer auprès des jeunes. Ces efforts renforcent notre attractivité et valorisent plus largement le secteur du négoce agricole.

Ces actions portent-elles leurs fruits ?

Aurélie Billoret-Conte : Oui, et nous le constatons à travers l’augmentation du nombre de candidatures spontanées. Notre image se renforce, notamment grâce au bouche-à-oreille. En tant que groupe familial, nous avons une forte proximité avec nos collaborateurs, et cela se reflète dans notre marque employeur.

Comment accompagnez-vous les alternants au sein du groupe ?

Charlotte Martin : Nous veillons à leur offrir une expérience positive dès le recrutement. Même lorsqu’un candidat n’est pas retenu, nous le recontactons pour lui expliquer notre décision. Dès leur arrivée, nous leur présentons les différents services, notamment les ressources humaines, en leur rappelant que nous restons disponibles pour eux.

Avant la fin de leur contrat, nous organisons un petit-déjeuner réunissant tous les alternants de nos différents sites afin de recueillir leurs retours d’expérience. Ce feedback nous permet d’améliorer continuellement notre accompagnement. Cette démarche est payante : notre dernière enquête de satisfaction auprès de nos alternants affiche un score de 4,78 sur 5.

Combien d’alternants accueillez-vous actuellement et quelles sont vos projections pour l’avenir ?

Aurélie Billoret-Conte : Nous avons aujourd’hui une vingtaine d’alternants. Il y a deux ans, nous avions ouvert une quinzaine de places, puis environ six à sept l’an passé. Cette année, nous nous concentrons sur les fonctions support et n’ouvrirons que cinq postes.

Cette baisse temporaire s’explique en partie par la baisse des aides de l’Etat en matière d’apprentissage mais aussi par la conjoncture économique. Nos salariés doivent se recentrer sur leur cœur de métier, ce qui réduit leur disponibilité pour l’accompagnement des alternants. Toutefois, toutes nos offres sont pourvues, car nous privilégions la qualité à la quantité.

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