GIE de l’Ombrière : La carotte des Landes se cultuve aussi en Gironde !

Publié le 22 mai 2024
Temps de lecture estimé : 5 min

Installé depuis 30 ans sur une surface de 1 200 ha, Vincent Schieber produit et conditionne 22 000 tonnes de carottes des Landes chaque année. Le GIE de l’Ombrière en commercialise plus d’un tiers sous la marque Priméale, du groupe Agrial, qui totalise 110 000 tonnes de carottes françaises.

Au bout d’une étroite route entourée de parcelles forestières, apparaît une grande ferme où engins agricoles et camions de livraison se croisent. Derrière le bâtiment d’accueil, l’activité de conditionnement bat encore son plein au milieu de l’après-midi. Il s’agit du GIE de l’Ombrière, qui cultive 1 200 hectares répartis sur les communes de Saint-Jean-d’Illac, Lanton et Saucats, en Gironde. La culture phare de l’exploitation n’est autre que le produit emblématique du territoire : la carotte des Landes.

« La moitié de la production française de carottes en frais provient des Landes et de la Gironde, ce qui représente entre 130 000 et 150 000 tonnes chaque année », chiffre Vincent Schieber, gérant du GIE. L’entreprise contribue à cette production française avec une récolte annuelle de 22 000 tonnes de carottes en frais. Ingénieur en agriculture d’UniLaSalle Beauvais, le gérant s’installe sur l’exploitation familiale en 1985, avec la reprise de 80 ha à quelques kilomètres de la ferme. Vincent Schieber et son père décident rapidement d’intégrer une culture à valeur ajoutée dans l’assolement, la carotte.

Le producteur cultive 200 ha sur son exploitation et utilise 100 ha mis à disposition par des agriculteurs voisins pour produire ses carottes en frais. En réalisant des doubles récoltes annuelles sur certaines parcelles, il atteint ainsi les 400 ha récoltés. En effet, semées en novembre, les premières récoltes s’étalent de mai à juillet. Puis, les carottes sont à nouveau semées pendant cette période afin d’obtenir une deuxième récolte d’août à novembre. Dans la rotation, la carotte revient tous les six ans sur une parcelle. Le reste de la SAU se compose de 800 ha de maïs semence et 400 ha de légumes d’industrie
; petit pois, haricots verts et maïs doux, destinés à la conserverie ou au surgelé.

Conditionnement : jusqu’à 200 tonnes par jour

Les carottes, quant à elles, sont destinées au marché de frais et conditionnées sur place. Expédiées dans la France entière, 70 % des carottes de Vincent Schieber atterrissent en grande distribution, chez différentes enseignes. Le reste des ventes se répartit à 10 % chez les grossistes tels que les MIN et 20 % à l’export ; au Royaume-Uni, en Allemagne, en Belgique et dans les pays scandinaves. Près d’un tiers de sa production est vendu sous la marque Priméale, du groupe Agrial, qui totalise 110 000 tonnes de carottes françaises. « Un gros groupe a plus de poids pour négocier », ajoute le producteur.

Au plus fort de la récolte, entre mai et juillet, 120 à 200 tonnes de carottes sont conditionnées chaque jour. Elles arrivent en état brut du champ, pour être lavées, brossées, triées, refroidies à coeur, calibrées et enfin emballées dans la station de 8 000 m2. L’entreprise peut compter sur ses 80 salariés pour mener à bien son activité. « Nous avons 60 CDI et une vingtaine d’ETP saisonniers, principalement pour la récolte et le conditionnement », précise Vincent Schieber. L’exploitation représente une multitude de métiers : chef de culture, technicien de plaine, chauffeur/tractoriste, responsable qualité, etc.

Des essais sur l’emballage papier

« Nous sommes en train de développer le sachet papier pour répondre à la loi du 1er janvier 2022 qui interdit l’usage du plastique pour la vente de fruits et légumes frais », explique Vincent Schieber. Ainsi, l’entreprise fait des essais sur l’emballage papier, mais le gérant du GIE observe déjà plusieurs blocages. Selon l’agriculteur, les sacs en papier coûteraient dix fois plus cher que le plastique. Pour trouver des alternatives, Vincent Schieber, également président de l’Irfel et d’Invenio (station expérimentale fruitière et légumière), est convaincu que les producteurs de fruits et légumes doivent investir dans la recherche et le développement. « Il y a un travail à faire sur l’aspect qualité du produit, mais aussi sur la lutte contre les ravageurs et les maladies », défend-il.

Amélie DI BELLA (Tribune Verte 3039)

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