Chambre d’agriculture Savoie Mont-Blanc : Les conseillers forestiers savoyards prennent de la hauteur

Publié le 13 août 2024
Temps de lecture estimé : 4 min

Depuis 2019, les drones accompagnent deux conseillers forestiers de la chambre d’agriculture de Savoie Mont-Blanc. Véritable atout dans le suivi sanitaire des forêts privées, le drone est aussi un outil très utile dans le cadre d’événements climatiques, tels que tempête et feu de forêt.

57 % des forêts de Savoie appartiennent au domaine privé. Cela représente 116 000 ha répartis entre plus de 65 000 propriétaires privés. Afin de les appuyer et de les conseiller dans leur gestion forestière, la chambre d’agriculture Savoie Mont-Blanc dispose d’un service forêt composé de huit conseillers. Mais pour élargir leurs compétences et leur présence sur le terrain, quatre nouvelles recrues ont fait leur entrée dans l’équipe en 2019 : des drones professionnels. « Nous avons répondu à un appel à projet qui proposait de financer un outil innovant pour la forêt : nous avons tout de suite pensé au drone ! » se rappelle Guillaume Plevy, conseiller forestier et télépilote de drone professionnel à la chambre d’agriculture Savoie Mont-Blanc. Après une formation et un certificat en poche, deux conseillers de l’équipe, dont Guillaume Plevy, deviennent pilotes de drone professionnel. Dispensés de caméras, les drones peuvent capter plusieurs milliers d’images sur une même zone, ce qui permet ensuite aux techniciens d’établir une seule grande image aérienne, appelée orthophotographie, voire des modèles en 3D. « Sur un massif montagneux d’une centaine d’hectares, il est très difficile de localiser sur le terrain les zones attaquées par les scolytes, cela demanderait plusieurs journées de marche », explique Guillaume Plevy. La principale utilisation des drones rentre dans le cadre du suivi sanitaire des arbres privés. « Avec le drone, en une seule journée, nous pouvons survoler la zone, capter les données et détecter les arbres touchés avec précision », complète le télépilote.

Identifier les propriétaires des zones à risque

Le suivi sanitaire des forêts privées se réalise en trois grandes étapes : la préparation du vol, la collecte de données et le traitement de celles-ci. Les télépilotes doivent d’abord enregistrer la zone de vol dans le drone (surface à survoler et hauteur) et s’assurer des bonnes conditions météo, notamment le vent. Mais surtout, une déclaration auprès de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) est indispensable pour obtenir une autorisation de vol. Une fois autorisé à voler, le drone peut être mis en place sur le terrain pour un vol allant de 20 minutes à 3 heures selon les zones à couvrir.

Les techniciens utilisent ensuite un logiciel de Système d’information géographique (SIG) afin d’analyser les cartographies réalisées par drone et éventuellement recouper avec les données du cadastre forestier. Ainsi, les conseillers peuvent identifier les propriétaires des zones de forêt à risque ou touchées et proposer d’intervenir en urgence. « Il y avait un vrai besoin de réactivité face aux attaques de scolyte », appuie Guillaume Plevy. Les épicéas en dépérissement sont la principale cible du ravageur. Et les épisodes de sécheresse répétés affaiblissent le bois. Pour les propriétaires forestiers, l’enjeu se porte à la fois sur la gestion de leur peuplement et sur la qualité du bois. Après une attaque, ce dernier se dévalorise très vite. « Le drone permet de quantifier le volume de bois touché et de mettre en place un chantier pour l’évacuer le plus rapidement possible », précise le conseiller forestier.

Pour aller encore plus loin dans le suivi sanitaire des forêts, l’équipe possède parmi les quatre drones une aile volante dotée d’une caméra multispectrale. Cette technologie permet de réaliser des images dans cinq spectres de lumière différents et de faire ressortir les arbres en souffrance, que l’on ne voit pas à l’oeil nu.

D’autre part, le drone permet à la chambre d’agriculture d’intervenir de façon très rapide après des événements climatiques. Par exemple, après la tempête d’été de 2019 en Savoie, le drone a permis d’intervenir dès le lendemain pour cartographier l’étendue les surfaces touchées en forêts publique et  privée. De plus, la chambre peut prévenir des incendies de forêt. Elle dispose d’un drone avec caméra thermique capable de déceler un feu même de faible intensité qui ne se verrait pas avec une caméra classique.

— Amélie DI BELLA (Tribune Verte 3042)

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