Apecita/Vivea : Se former pour anticiper la transmission de son exploitation

Dans le Nord, Bruno Vanhaecke, agriculteur et gérant de la SCEA Vanhaecke et de la SARL Ferme du Grommendyck, prépare la transmission de l’exploitation agricole en suivant une formation sur le recrutement. Grâce aux conseils de l’Apecita, il met ainsi en place des stratégies pour attirer les talents et assurer ainsi la prospérité de ses activités.

Comment transmettre au mieux une structure comptant plus d’une quinzaine de salariés en anticipant les futurs besoins en recrutement ? C’est cette question qui a motivé Bruno Vanhaecke à suivre la formation « Recruter en fonction des besoins de l’entreprise ». À Bourbourg, près de Dunkerque, ce dernier exploite, avec son épouse et son fils, 130 ha de pommes de terre, d’oignons et de lin, mais aussi des céréales pour l’alimentation animale. Car, en plus de la SCEA, Bruno Vanhaecke est également gérant de la SARL Ferme du Grommendyck chargée de transformer 35 porcs par semaine et de vendre, en direct sur les marchés et dans des magasins de producteurs, une large gamme de produits, allant du colis de viande aux plats préparés en passant par des saucissons et autres spécialités charcutières. «

Je gère la SARL avec un salarié associé et nous employons quinze salariés chargés de la découpe, de la cuisine, de l’emballage…, explique le chef d’exploitation. Mon associé, mon épouse et moi-même avons prévu de partir à la retraite d’ici un ou deux ans. Mon fils va se concentrer sur les cultures et l’élevage, et va lancer, d’ici un mois, un atelier de méthanisation avec d’autres agriculteurs. Toutes ces activités vont lui prendre beaucoup de temps et nous avons donc voulu anticiper au mieux cette transmission de la SCEA, pour que la gestion du personnel de la SARL soit la moins complexe possible. »

S’adapter aux évolutions du monde du travail

C’est dans ce cadre que Bruno, son épouse et leur fils ont participé à une formation entièrement construite par l’Apecita Hauts-de-France à la suite d’un appel d’offres de Vivea1. Sandrine Leleu, la conseillère RH, a passé quatre journées entières sur l’exploitation pour les accompagner au mieux. Selon l’exploitant, le vrai plus de cette formation est qu’elle est entièrement adaptée aux besoins et à la réalité de l’entreprise. Après un premier temps durant lequel chacun a pu s’exprimer sur sa place et sa vision de l’entreprise, la formation s’est rapidement concentrée sur les sujets liés aux ressources humaines : recenser l’ensemble de la main-d’oeuvre salariée, bâtir un organigramme, mettre à jour les fiches de postes, conduire un entretien individuel… « Nous avons aussi beaucoup travaillé sur le recrutement et, surtout, sur la manière d’attirer des candidats, précise Bruno Vanhaecke. Avant, lorsque  l’on diffusait une offre, nous recevions plusieurs candidatures. Désormais, on fait face à une réelle pénurie de main-d’oeuvre. Sandrine Leleu nous a appris à rédiger une offre d’emploi attractive pour nous démarquer, à utiliser de nouveaux canaux de diffusion comme LinkedIn, à trouver des profils dans des CV-thèques, à trier les CV… »

Le chef d’exploitation a pu mettre les conseils de l’Apecita rapidement en pratique, puisqu’au moment même de la formation, il a dû recruter un charcutier. Il a d’ailleurs profité de la présence de Sandrine Leleu pour organiser l’entretien d’embauche. « Nous avons également compris que pour réussir un recrutement, il fallait être à l’écoute des attentes des candidats, mais aussi à celle de nos salariés actuels, ajoute Bruno Vanhaecke. De plus, il faut désormais accepter qu’un employé ne reste pas forcément vingt ans au sein de l’entreprise, comme c’était le cas avant. Nous sommes donc plus vigilants à mieux répartir les responsabilités au sein de l’équipe pour ne pas se retrouver en difficulté en cas de départ. »

— Aude BRESSOLIER (Tribune Verte 3041)

(1) Vivea est le fond d’assurance formation pour les non-salariés du secteur agricole (chefs d’exploitation ou d’entreprise, conjoints collaborateurs et aides familiaux). Il accompagne les chefs d’entreprise agricole dans le développement de leurs compétences en finançant les formations professionnelles des entrepreneurs du vivant. Il compte plus de 529 000 contributeurs au niveau national, dont plus de 30 000 en Hauts-de-France.