CFAA de Bellegarde : promouvoir l’apprentissage auprès d’un large public

Publié le 8 avril 2025
Temps de lecture estimé : 6 min

Avec une offre de formation variée et un lien fort avec les entreprises, le Centre de Formation par Apprentissage Agricole (CFAA) de Bellegarde, dans le Loiret, accueille chaque année des centaines d’apprentis du CAP au BTSA, mais peine encore à attirer des candidats dans des secteurs comme les productions horticoles ou la sylviculture. Pour inverser la tendance, le CFAA mise sur la sensibilisation, la communication et un accompagnement personnalisé des jeunes et de leurs familles.

Avec plus de 45 ans d’expérience dans l’apprentissage, le Centre de Formation par Apprentissage Agricole (CFAA) de Bellegarde, dans le Loiret, accueille plus de 400 apprentis. Son offre de formation est vaste, allant du CAP au BTS, en passant par le Bac Pro et des formations plus spécialisantes comme le BP ou le CS. Huit secteurs d’activité y sont enseignés : productions horticoles, productions agricoles, agronomie, Conduite de machines agricoles, aménagements paysagers, travaux forestiers et sylviculture, conduite de machines forestières, gestion forestière, cynégétique et technico-commercial.

« Notre CFAA a été créé a pour répondre aux besoins des entreprises du territoire, détaille Isabelle Foix, Responsable Pôle Besoin des Entreprises. Mais au fil des années, la professionnalisation des secteurs a exigé une diversification de l’offre de formation. Aujourd’hui, l’établissement rayonne à l’échelle nationale, attirant des jeunes issus de 26 départements différents. Cette large gamme de formations permet aux apprentis d’évoluer progressivement au sein du CFA, voire au-delà, certains poursuivant leurs études en licence, bachelor, master ou en école d’ingénieurs

Un lien étroit avec les entreprises

Depuis 15 ans, Isabelle Foix a construit un réseau d’entreprises partenaires afin d’identifier leurs besoins et de développer ensemble leurs filières. Ce travail minutieux permet de récolter un grand nombre d’offres d’apprentissage, qui sont ensuite diffusées aux jeunes et sur leur site web dédié et les réseaux sociaux. Mais l’action du CFAA ne s’arrête pas à la collecte d’offres : il assure un suivi régulier des apprentis et des maîtres d’apprentissage, organisant des événements et des rencontres sur des thématiques professionnelles ou pédagogiques. « C’est cette relation de proximité qui fait notre force, explique-t-elle. Nos entreprises partenaires savent qu’elles peuvent compter sur nous et réciproquement. »

Un recrutement attentif aux besoins des jeunes

« Nous sommes également très attentifs à répondre au mieux aux besoins et aux envies de nos jeunes » poursuit-elle. Tous les recrutements sont basés sur des entretiens individuels organisés sur rendez-vous, en présentiel ou en visioconférence, à l’occasion de chacune des 11 portes ouvertes de l’établissement. « Pour chaque candidat, l’objectif est de comprendre qui il est, ses aptitudes et sa motivation. Nous cherchons à définir ensemble le diplôme qui lui correspond le mieux. »

Ce travail en amont est non seulement essentiel mais également efficace, et il se traduit par un taux de réussite de 90 % aux examens. L’an dernier, le CFAA a reçu plus de 920 candidatures et 200 apprentis ont finalement intégré le CFA à la rentrée 2025. Sachant que les candidats peuvent effectuer post bac de nombreuses candidatures auprès de différents établissements voire changer de projet de formation.

Des difficultés à recruter des apprentis dans certaines filières

Si certaines formations, comme l’agriculture ou la gestion forestière, attirent de nombreux candidats, d’autres peinent à recruter. C’est notamment le cas des productions horticoles (maraîchage, arboriculture, pépinière, floriculture), souvent méconnues ou souffrant d’une image désuète de métier manuel difficile, ou encore de la sylviculture, qui souffre d’un déficit d’intérêt de la part, les jeunes ignorant souvent que le sylviculteur agit sur le développement, la gestion et la mise en valeur d’une forêt. « Le domaine technico-commercial rencontre également des difficultés, car il est souvent assimilé à l’image du vendeur ambulant, alors qu’il requiert une expertise technique très valorisée sur le marché du travail, ajoute Isabelle Foix. Pourtant, ces métiers offrent de vraies perspectives et de belles opportunités de carrière que ce soit sur des fonctions sédentaires, en ligne, en magasin, en import, en export… »

Changer les mentalités pour mieux recruter

Pour pallier ce manque de candidats, le CFAA multiplie les actions de communication : participation à des forums d’orientation, réalisation de vidéos YouTube avec des témoignages d’anciens élèves, organisation de portes ouvertes avec des démonstrations et des immersions. Cette année, le CFAA a aussi accueilli des professeurs principaux des collèges, afin de leur faire découvrir ces métiers à travers des simulateurs et des casques de réalité virtuelle. Une journée d’immersion totale était ainsi organisée afin de rencontrer les apprentis et formateurs, prendre possession des plateaux techniques et mieux appréhender les métiers et opportunités d’emplois.

« Un des principaux obstacles reste la perception de l’apprentissage, remarque la responsable Pôle Besoin des Entreprises. On entend encore trop souvent que l’apprentissage est destiné aux élèves en échec scolaire, alors qu’il peut mener à une école d’ingénieurs ! Un grand nombre d’entreprises est à reprendre, aussi il l’apprentissage reste une voie d’excellence pour l’entrepreneuriat ! Il faut donc absolument combattre cette idée fausse en sensibilisant les enseignants ou en intervenant directement au sein des collèges mais nous n’en avons pas assez l’opportunité »

La mobilité, un frein grandissant

Autre difficulté : la mobilité des jeunes. De plus en plus de familles hésitent à envoyer leurs enfants à l’internat, par peur de les voir partir trop tôt du foyer. Le coût financier inquiète également certains parents, bien que les apprentis perçoivent un salaire qui leur permet de trouver un logement chez l’habitant ou d’investir pour son avenir. « Nous devons donc beaucoup communiquer avec les familles pour leur expliquer que l’apprentissage est une chance pour leur enfant, et non une contrainte » conclut Isabelle Foix.

Nos dernières sorties :

Devenez un acteur de la filière agricole.

Plus de 1200 offres d'emplois partout en France.