Le statut cadre : entre reconnaissance et exigences

Publié le 17 mars 2025
Temps de lecture estimé : 9 min

Le monde du travail est régi par des statuts variés, définissant les droits, les devoirs et les conditions d’exercice des salariés. Parmi eux, le statut cadre suscite à la fois admiration et interrogations. Synonyme d’autonomie et de responsabilités, il est aussi associé à des exigences élevées. D’où vient ce statut ? Quels sont ses avantages et ses inconvénients ? Plongée dans l’univers des cadres.

Être cadre n’est pas une profession en soi. Il s’agit plus exactement d’un statut et plus précisément le plus élevé de la classification professionnelle. La différence entre le statut cadre et le statut des salariés non-cadres ETAM (Employés, Techniciens et Agents de Maîtrise) repose principalement sur les responsabilités, les fonctions occupées et les conditions de travail.

Si ce statut n’est pas encadré par la loi, un accord national interprofessionnel datant de 2020 le définit toutefois plus précisément. Ainsi, un poste de cadre implique de :

  • – Faire appel à des compétences essentiellement intellectuelles, sanctionnées par un diplôme de l’enseignement supérieur ou une formation professionnelle, ou bien reconnues à la suite d’une expérience professionnelle ;
  • – Avoir une influence sur la réflexion ou l’action d’autres salariés, et donc un impact sur l’activité économique, sociale, sociétale et / ou environnementale de l’entreprise ;
  • – Avoir suffisamment d’initiative et d’autonomie ;
  • – Exercer de vraies responsabilités et un impact sur le fonctionnement et le développement de l’entreprise.

Cadre commercial, cadre technique, chef projet, cadre supérieur… La notion de cadre recouvre des métiers très différents. Tous ne se ressemblent pas. En fonction de leur position hiérarchique et de leur rôle dans l’entreprise, on distingue trois catégories majeures. Les cadres dirigeants occupent les postes les plus élevés et prennent des décisions stratégiques majeures, comme les directeurs généraux ou les PDG. Juste en dessous, les cadres supérieurs encadrent des équipes et participent activement à la gestion de l’entreprise. Enfin, les cadres intermédiaires jouent un rôle de lien entre la direction et les employés, en assurant un encadrement de proximité.

On ne nait pas cadre. On le devient !

Soulignons tout d’abord qu’on peut devenir cadre à tout âge. Certaines personnes le deviennent dès leur premier emploi, d’autres quelques années seulement avant leur retraite.

Quant au niveau d’études nécessaires, la loi ne fixe aucun critère. Cependant, le cadre devant faire preuve d’autonomie et appel à des compétences « essentiellement intellectuelles » tout en participant au développement de l’entreprise, il est généralement d’un diplôme de niveau bac +3 au minimum, et souvent de niveau bac +5.

Il reste cependant possible de devenir cadre sans diplôme initial, par le biais de la formation continue ou d’une validation des acquis de l’expérience, ou simplement par une reconnaissance interne à l’entreprise. Dans ce cas, le salarié a tout intérêt a affirmé à sa hiérarchie son envie d’accéder au statut cadre en s’investissant dans des projets phares de l’entreprise et en mettant en avant les soft skills qu’il a pu acquérir au cours de son expérience professionnelle : autonomie, sens de l’écoute, adaptabilité, sens de l’organisation, leadership…

Des avantages réels…

Plus d’autonomie, de flexibilité, de responsabilités… Accéder au statut cadre est souvent un signe d’évolution de carrière et reste souvent synonyme de réussite, avec son lot d’avantages.

La rémunération est généralement plus attractive que celle des employés non-cadres, et l’autonomie laissée dans l’organisation du travail, comme parfois une plus grande souplesse en matière de travail à distance, peut être un véritable atout pour ceux qui apprécient la flexibilité. En effet, les cadres n’ont pas d’horaires journaliers imposés. Ils sont le plus souvent soumis à ce que l’on appelle un forfait jours fixé à 218 jours travaillés au maximum dans l’année, contre 228 jours normalement travaillés, pour un salarié aux 35 heures sans RTT travaillant 5 jours par semaine. En contrepartie, le cadre au forfait jour n’est pas soumis aux dispositions légales classiques en matière de durée du travail qui fixe la durée quotidienne maximale de travail à 10 heures et celle hebdomadaire à 48 heures.

De plus, ce statut ouvre la porte à de belles perspectives d’évolution, permettant d’accéder plus facilement à des postes à plus hautes responsabilités. Enfin, la prévoyance des cadres inclut souvent des assurances en cas d’invalidité ou de décès, un avantage non négligeable pour protéger sa famille.

Par ailleurs, le Code du travail prévoit une période d’essai plus longue pour les cadres, leur permettant ainsi d’avoir plus de temps pour évaluer le poste et leur capacité à gérer leurs nouvelles responsabilités. Celle-ci est habituellement de quatre mois, et peut être renouvelable une fois pour atteindre huit mois.

Enfin, le régime de prévoyance obligatoire des cadres permet d’anticiper certains risques de la vie et garantir un minimum de protection en notamment en cas d’incapacité de travail du salarié.

…et certains inconvénients…

Si le statut cadre semble proposer des avantages notables, il ne serait pas honnête de nier le revers de la médaille. La charge de travail est souvent plus importante, avec des journées qui s’étendent bien au-delà des horaires classiques. L’obligation de résultats impose un niveau d’exigence et d’implication qui peut venir peser sur l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. De plus, les cadres au forfait jours ne bénéficient pas des mêmes compensations horaires que les employés soumis à un temps de travail hebdomadaire fixe. Les heures supplémentaires effectuées ne sont donc pas rémunérées.

En cas de démission, la durée du préavis est également plus longue pour un cadre, à savoir 3 mois, ce qui peut être perçu comme un inconvénient réel pour le salarié qui souhaite rejoindre rapidement une nouvelle entreprise.

Des charges sociales plus élevées, notamment en lien avec la protection santé, s’appliquent souvent sur la rémunération des cadres, ce qui réduit leur revenu net (Quelles sont les cotisations pour les cadres ?). Bien que cela permette de financer des avantages sociaux, cela peut être perçu comme un désavantage. En cas de promotion interne doublée d’un passage au statut cadre, le salarié a donc tout intérêt à aborder, avant l’officialisation via la signature d’un avenant, la question d’une éventuelle augmentation. A noter que ce statut ne présente plus vraiment d’avantages directs au moment de la retraite, car les montants de la pension de base, comme ceux des complémentaires, sont calculés de la même façon que pour les autres salariés.

En définitive, le statut cadre reste une reconnaissance sociale et professionnelle importante, mais il s’accompagne de responsabilités et de contraintes qu’il est essentiel de bien peser avant d’accepter un tel poste. Il appartient à chacun d’évaluer si les avantages l’emportent sur les inconvénients en fonction de ses ambitions et de son mode de vie

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