L’Apecita en immersion chez KWS : dans le Sud-Ouest, on sème de la proximité ! 

Publié le 2 mars 2025
Temps de lecture estimé : 8 min

Les équipes de l’Apecita de Bordeaux (Coralie Mano, Lucile Bettinsoli et Chloé le Moing) et Toulouse (Thierry Combet, Anne Bonely et Amélie Castelnovo), se sont retrouvées le 7 janvier, sur le site du semencier allemand KWS, à Buzet sur Baïse, en Lot et Garonne. L’occasion de découvrir les process et les nouveaux bâtiments mais surtout de parler métiers et compétences. 

Après une première visite chez les vignerons de Plaimont dans le Gers en 2023, c’était l’occasion de mieux comprendre les enjeux d’une autre filière stratégique pour l’agriculture du Sud-Ouest : l’expérimentation de nouvelles variétés de semences et la production de semences commerciales en partenariat avec les agriculteurs du Lot-et-Garonne et des départements limitrophes. 

5e semencier mondial et 3e semencier en Europe, KWS produit depuis Buzet différentes semences commerciales : betteraves, maïs, colza, tournesol. A titre d’exemple, en 2024, elle a produit sur 2000 ha des semences de Betteraves, destinées à 100% pour l’Allemagne. Le site de Buzet accueille la seule usine de production de semences de KWS en France. 

Ce sont plus de 400 agriculteurs multiplicateurs de semences commerciales qui collaborent avec l’entreprise, avec des process spécifiques pour chaque production. 

Des nouveaux bâtiments sous le signe de l’autonomie énergétique 

Cette année, KWS a investi 10 millions d’euros à Buzet pour construire et équiper deux nouveaux bâtiments sur une surface totale de plus de 5 000 m². En plus des espaces dédiés au stockage des semences conditionnées, l’entreprise a investi dans la haute technologie avec l’installation d’une nouvelle trieuse de graines à haute technologie. Cette machine est capable de trier automatiquement et avec une capacité trois fois supérieure à la précédente, toutes les sortes de semences.  

Nous avons pu visiter ces nouveaux bâtiments en compagnie d’Eric Gombert, directeur de la production de semences expérimentales du site et de Kévin Dubouch, responsable production usine, qui nous ont expliqué tous les détails des différents process de triage, enrobage, emballage, stockage et expéditions des semences. Ils nous également fait découvrir l’ensemble des installations, avec notamment la chaudière biomasse qui permet de donner 70% d’autonomie énergétique au site en brûlant les rafles de maïs, co-produits de la production de semences. Un bel exemple d’économie circulaire « en interne » qui a suscité un vif intérêt des équipes Apecita. 

De la production à la R&D : une large diversité de métiers 

Eric Gombert nous a au préalable, expliqué de manière détaillée, toutes les composantes des deux activités du site, qui compte plus de 12 hectares et emploie 110 salariés permanents renforcés par des saisonniers pour un total de 180 ETP (Equivalents Temps Plein). 

Au-delà des chiffres, nous avons pu prendre conscience de la diversité des métiers, qui vont de la production agricole à la R&D en passant par le laboratoire certifié et la production industrielle mobilisant des process agroalimentaires et une équipe de maintenance aussi étoffée que spécialisée. De quoi réviser « en situation » les cahiers experts proposés par Apecita-Média ! 

Pour la partie expérimentation, Eric Gombert a retracé tous les processus de sélection de lignées et les enjeux actuels, fortement impactés par le changement climatique (développement de plantes moins gourmandes en eau, délocalisation des pépinières en Bretagne…), et le retrait croissant des molécules chimiques pour faire face aux maladies des cultures.  

L’expérimentation nécessite la location de parcelles auprès de 140 agriculteurs qui mettent à disposition 355 ha sur 250 champs, que KWS suit et travaille avec ses équipes et son propre matériel agricole. La station KWS de Buzet sur Baïse est en charge de l’expérimentation sur de multiples cultures : betterave sucrière, colza, maïs, mais aussi sorgho, céréales et tournesol. 

Améliorer la qualité de vie au travail 

L’occasion pour le responsable d’insister sur la regrettable déconnection qu’il constate pour beaucoup de candidats avec la réalité de la production agricole, sans laquelle aucune innovation en R&D-Expérimentation n’est possible. « Nous nous efforçons de favoriser la qualité et la sécurité de vie au travail de nos salariés, mais nous ne pouvons pas occulter que les conditions climatiques, chaleur, pluie, poussière ou les contraintes de récolte (3×8) peuvent rendre certaines activités moins attractives, il faut en être conscient et l’accepter si l’on veut s’investir dans l’agriculture ». 

Pour autant l’entreprise met en œuvre un maximum de mesures pour améliorer la Qualité de Vie au Travail de ses collaborateurs : exosquelettes spécifiques pour réduire la pénibilité des montages de tunnels répétitifs, utilisation d’écimeuses FLDI pour maïs et betteraves portatives deux rangs semi-automatisées pour les interventions sur les petites parcelles expérimentales… 

Des exemples concrets d’attention portée au bien-être des collaborateurs que l’Apecita saura utiliser pour illustrer ses interventions dans les centres de formation du Sud-Ouest. 

L’accent est également mis sur des programmes de formation qui permettent aux équipes de rester au meilleur niveau technique et réglementaire. KWS est également engagé sur les enjeux environnementaux, avec notamment une électrification croissante du parc de véhicules et des chariots élévateurs, sans oublier l’exploitation des rafles de maïs pour la production d’énergie en chaudière biomasse. 

Des perspectives d’évolution en interne 

Par ailleurs, la taille humaine du site, ses opportunités de promotion et d’évolution interne, tant pour les saisonniers que les alternants, donnent des perspectives intéressantes notamment pour les personnes qui souhaitent construire un parcours valorisant, tout en restant attachées à leur territoire.  

Ici l’engagement et l’adaptation peuvent compenser une formation initiale en décalage avec les compétences théoriques attendues. Le cas du responsable de l’usine Kévin Dubouch, l’illustre bien. Dans l’entreprise depuis une dizaine d’années et occupant ce poste à responsabilité après avoir gravi tous les échelons, il a bénéficié d’un long tuilage avant le départ à la retraite de son prédécesseur. Ayant au départ un BTS ACSE qui le préparait plutôt à reprendre l’exploitation agricole familiale, il a pu intégrer KWS par le bouche à oreille, puisque son père agriculteur travaillait avec l’entreprise. Venu « pour voir », Kevin Dubouch s’est pris au jeu et occupe aujourd’hui un poste valorisant et à responsabilité. C’est également une source d’inspiration pour le rôle de conseil de l’Apecita, lorsque nous sommes questionnés sur des parcours possibles en intégrant une entreprise par la « petite porte ». 

Eric Gombert nous explique aussi que l’apprentissage est dans la philosophie et la culture historique allemande de KWS. Celle-ci a donc vu d’un bon œil, l’essor plus récent en France de ce type de formation. Aujourd’hui ce sont 5 à 10% des personnes du site de Buzet qui sont apprenties et « l’on ne saurait plus se passer d’elles ». 

Se former en 18 mois grâce à la KWS Académie 

En parallèle, la KWS Académie est un programme qui permet de former sur 18 mois, des jeunes diplômés souhaitant se spécialiser sur les semences et l’expérimentation. Tous frais payés (formation et logement), ils ont ainsi l’occasion de s’investir sur au moins 2 sites de KWS, et si la filière et l’entreprise leur conviennent, ils peuvent à l’issue se positionner sur les opportunités à pourvoir au sein de KWS France -15 à 20 postes ouverts en moyenne- au même titre que les apprentis. 

Des échanges avec Eric Gombert, on retiendra également que le niveau BTS ne s’avère plus suffisant aujourd’hui pour les postes de techniciens qu’ils ont à pourvoir, la licence Pro ou le BUT présentant aux yeux de l’entreprise, un degré de maturité et un approfondissement supplémentaire des contenus techniques, indispensables au regard des attentes sur le terrain. C’est un autre exemple d’information que l’APECITApecitaionnel en phase avec les réalités du marché de l’emploi. 

A l’heure du bilan, nous souhaitons exprimer notre gratitude à Eric Gombert, ainsi qu’à son collègue Olivier de Croisoeuil, Directeur de Production des Semences Commerciales, qui a rendu possible cette journée d’immersion. 

Elle s’avère très riche pour étoffer notre connaissance des métiers du secteur des semences, se projeter dans l’activité quotidienne des salariés et nous permettre d’assurer un relais d’information pertinent auprès de nos différents publics. Autre avantage, cette action a été l’occasion de renforcer la cohésion et les synergies entre les deux équipes APpecita de la Vallée de la Garonne. De quoi attaquer les défis de 2025 dans le sérieux et la bonne humeur ! 

Thierry COMBET 

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