L’école de Purpan forme des ingénieurs à la valorisation des coproduits

Publié le 10 décembre 2024
Temps de lecture estimé : 4 min

Depuis deux ans, l’École d’ingénieurs de Purpan propose à ses étudiants un domaine d’approfondissement dédié à la valorisation des coproduits et des déchets issus de l’agriculture et de l’agro-industrie. Cette option novatrice s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire. Au programme : des projets concrets avec des industriels et des débouchés professionnels variés, allant de la méthanisation à l’écoconception.

Depuis deux ans, l’École d’ingénieurs de Purpan propose à ses étudiants de 5e année un nouveau domaine d’approfondissement (DA) intitulé « Valorisation des coproduits et des déchets de l’agriculture et de l’agroindustrie ». Il a vu le jour sous l’impulsion de deux enseignants-chercheurs, Nicolas Beaufils et Axel Canado, docteurs en science des agroressources et en génie des procédés, avec un fort engagement dans la valorisation des coproduits agricoles.

« À Purpan, nos étudiants sont amenés à découvrir la partie production du champ jusqu’à la transformation agroalimentaire, expliquent-ils. Ces activités génèrent des déchets et des coproduits et la question de leur valorisation n’était, selon nous, pas assez détaillée dans leur formation. C’est de ce constat qu’est né le DA Valo. »

Ce DA s’étale sur neuf semaines après un tronc commun d’un mois. Il est structuré autour de deux grands piliers. Le premier aborde l’identification des gisements de coproduits issus des activités agricoles et agroalimentaires, et explore comment les intégrer dans une logique d’économie circulaire. Le second volet s’articule autour des outils et méthodes de gestion environnementale, comme l’analyse de cycle de vie (ACV) et l’écoconception des produits et services. Outre ces deux axes, des matières plus spécialisées sont proposées, notamment sur la valorisation énergétique des déchets et la bioraffinerie végétale, qui explorent les possibilités de transformation de la biomasse en molécules d’intérêt.

Une formation au contact des professionnels

« Une dimension importante du DA Valo réside également dans la mise en relation avec les professionnels, soulignent les deux enseignants. De nombreuses interventions et visites sont organisées avec des acteurs locaux, comme des communautés de communes gérant les biodéchets, ou des entreprises telles qu’Agronutris, qui produit alors des protéines à base d’insectes pour l’alimentation animale. Ou encore Green Spot Technologies, spécialisée dans la valorisation des résidus agroalimentaires en ingrédients fermentés. » Les étudiants sont répartis en groupes de projets, qui leur servent de fil rouge tout au long des neuf semaines. Ils travaillent ainsi sur des sujets concrets, en lien avec des industriels, des bureaux d’études, ou des projets de recherche académique internes. Parmi les exemples de projets réalisés, on peut citer la réduction de l’impact environnemental des Halles de la Cartoucherie à Toulouse, avec la valorisation du marc de café ou de l’huile de friture, ou encore des collaborations avec des acteurs du territoire pour la mise en place de services de collecte des biodéchets.

Des débouchés professionnels variés

Les offres de stage de fin d’études et les perspectives professionnelles futures pour les étudiants de ce domaine sont vastes et variées. Ils peuvent intégrer des entreprises de méthanisation, des coopératives agricoles, des industries agroalimentaires. « Les chambres d’agriculture, qui contribuent à structurer des filières de valorisation des coproduits en mettant en relation des agriculteurs et des industriels, sont de potentiels employeurs, précisent Nicolas Beaufils et Axel Canado. Certains diplômés choisissent de se spécialiser dans des domaines techniques, comme l’analyse de cycle de vie ou l’écoconception, pour travailler dans des bureaux d’études. »

Les compétences acquises dans ce DA sont également transférables à d’autres secteurs industriels. Un étudiant a ainsi pu réaliser un stage chez Airbus, toujours sur le thème de l’économie circulaire et de valorisation des coproduits.

— Aude BRESSOLIER (Tribune Verte 3054)

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