En Bretagne, les futurs vignerons et leurs salariés se forment au lycée de Kerplouz

Publié le 29 octobre 2024
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En réponse au renouveau de la viticulture en Bretagne, le lycée agricole de Kerplouz s’impose comme un acteur clé dans la formation des futurs professionnels du secteur. Avec des formations adaptées aux besoins des exploitations viticoles bretonnes et un engagement fort dans l’innovation et la recherche, l’établissement se positionne comme un partenaire majeur de cette filière en plein développement.

Depuis quelques années, la culture de la vigne connaît un nouvel essor en Bretagne, une région qui bénéficie de microclimats favorables, notamment dans la vallée de la Rance, le territoire de Redon et la presqu’île de Rhuys. Bien que cette filière semble récente, la vigne a en réalité une longue histoire en Bretagne, comme l’explique Lucille Haillot, référente des formations viticoles au lycée agricole de Kerplouz : « La presqu’île de Rhuys comptait jusqu’à 2000 hectares de vignes avant que le phylloxéra, un insecte ravageur, ne détruise la majorité des vignobles au xixe siècle, comme dans le reste de la France. »

Le renouveau de la viticulture en Bretagne est en grande partie lié à la libéralisation des droits de plantation en 2016 au niveau européen. À partir de la fin des années 2010, des néo-vignerons bretons ont entrepris de replanter de la vigne. Depuis, cette filière ne cesse de se structurer, notamment avec la création en 2021 de l’Association des vignerons bretons, qui regroupe aujourd’hui 43 professionnels. Ces domaines, majoritairement de petites exploitations familiales cultivant quelques hectares, sont cependant confrontés à un manque de main-d’oeuvre qualifiée pour les travaux à la vigne et en cave.

Des formations adaptées aux besoins du secteur

Pour répondre à cette demande croissante de professionnels qualifiés, le lycée agricole de Kerplouz, dans le Morbihan, a mis en place des formations spécifiques. Dès 2021, il a lancé un brevet professionnel Responsable d’exploitation agricole (BPREA) à orientation viticole, qui permet d’obtenir la capacité agricole, indispensable pour bénéficier des aides à l’installation. Cette initiative s’inscrit dans un projet plus large qui a vu le jour en 2020, avec la plantation de vignes sur les terres du lycée, que loue et exploite Aurélien Berthou, l’un des pionniers de l’Association des vignerons bretons.

En 2023, le lycée a également ouvert un brevet professionnel agricole (BPA) Travaux de la vigne et du vin, un diplôme de niveau 3 destiné aux salariés du secteur viticole. Ce cursus, comme le BPREA, se déroule en alternance, avec 22 semaines en centre de formation et 19 semaines en entreprise. Accessibles par la voie de l’apprentissage ou de la formation continue, grâce à un appui financier de la Région Bretagne, elles s’étalent sur une durée d’un à deux ans, selon le niveau et l’expérience professionnelle de l’apprenant. « Nous avons fait le choix de faire débuter nos formations en novembre pour permettre à nos étudiants de découvrir le cycle de développement de la vigne : de la taille jusqu’au suivi de la maturité avant vendanges en passant par les différents travaux en vert et les traitements, sans oublier les opérations de vinification à la cave », détaille Lucille Haillot.

Un centre de ressources pour la filière viticole bretonne

L’un des points forts des formations dispensées à Kerplouz réside dans l’implication directe de professionnels de la filière, à l’image d’Aurélien Berthou, qui participe activement à l’enseignement, apportant un équilibre précieux entre théorie et pratique. L’établissement ambitionne également de devenir un pôle de référence en Bretagne pour la formation dans le domaine de la viticulture. Il propose des formations courtes, d’une ou deux journées, destinées aux vignerons souhaitant se perfectionner. « De plus, nous participons à des projets de recherche, notamment sur l’impact du changement climatique sur la vigne ou l’expérimentation de cépages résistants aux maladies cryptogamiques, telles que le mildiou ou l’oïdium, qui représentent un défi sous le climat breton », conclut Lucille Haillot.

— Aude BRESSOLIER (Tribune Verte 3053)

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