Quels dispositifs pour accompagner sa reconversion ?
Que vous soyez salarié ou demandeur d’emploi, de nombreux dispositifs existent pour mener à bien votre projet de reconversion professionnelle.
Vous souhaitez changer de métier ? Vous avez déjà pris connaissance de l’environnement socio-économique et établi une liste de métiers pouvant vous plaire ? Alors le moment est peut-être venu pour vous de réaliser un conseil en évolution professionnelle (CEP) afin de faire le point sur votre situation. Tout actif, qu’il soit en activité ou en recherche d’emploi, peut bénéficier gratuitement de ce dispositif d’accompagnement personnalisé sans demander l’accord à son employeur. Le CEP s’organise en deux niveaux : le premier permet de procéder à une phase d’analyse de votre situation et de votre demande, de décider de la poursuite éventuelle de vos démarches et d’identifier les acteurs susceptibles de vous aider. Le second niveau consiste en un accompagnement personnalisé pour affiner votre demande, formaliser et mettre en oeuvre votre projet. Il est possible de ne suivre que le premier niveau et de s’arrêter à cette étape.
Pour trouver votre conseiller en évolution professionnelle, rendez-vous sur le site mon-cep.org.
Un bilan pour faire le point sur ses compétences
Au cours du CEP, pour lequel aucune durée minimale ou maximale n’est fixée, le conseiller pourra vous préconiser de réaliser un bilan de compétences. Sans réaliser nécessairement un CEP, vous pouvez trouver un organisme agréé proposant cette prestation payante, obligatoirement effectuée à l’extérieur de votre entreprise, sur le site moncompteformation.gouv.fr du ministère du Travail. « Le bilan de compétences permet d’analyser ses compétences professionnelles et personnelles, ses aptitudes et ses motivations en appui d’un projet d’évolution professionnelle et, le cas échéant, de formation », explique l’APECITA qui bénéficie de la certification Qualiopi pour proposer cet accompagnement. Il s’adresse à toutes les personnes en activité (salariés des secteurs privé et public, demandeurs d’emploi) et se déroule généralement en plusieurs semaines sur maximum 24 heures. Pour le financer, vous pouvez mobiliser votre compte personnel de formation (CPF). Réalisé hors du temps de travail, l’employeur n’a pas à être informé, en revanche si vous mobilisez votre CPF pour un bilan pendant le temps de travail (totalement ou partiellement), vous devez demander l’accord préalable de votre employeur.
Si un projet de formation se dessine lors de votre bilan de compétences, vous pourrez, là aussi, vous appuyer sur votre CPF crédité en euros. « Il permet à toute personne active, dès son entrée sur le marché du travail et jusqu’à la date à laquelle elle fait valoir l’ensemble de ses droits à la retraite, d’acquérir des droits à la formation mobilisables tout au long de sa vie professionnelle », précise le ministère du Travail. Chacun peut consulter son CPF dans son espace personnalisé sur moncompteformation.gouv.fr et rechercher par la même occasion une formation. Outre le bilan de compétences, d’autres formations sont éligibles au CPF, dont notamment des certifications professionnelles enregistrées au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). « Lorsque le coût de la formation est supérieur au montant des droits inscrits sur le compte, des abondements peuvent venir compléter les droits existants pour permettre la réalisation du projet de formation », stipule le ministère du Travail. Le titulaire du CPF peut également compléter lui-même son financement.
Des dispositifs pour tous les profils
Si vous êtes un salarié du secteur privé en CDD, CDI ou intérim avec une ancienneté d’au moins vingt-quatre mois (sauf exceptions), vous pouvez également mobiliser votre CPF pour réaliser un projet de transition professionnelle (PTP) dont votre employeur devra être informé. Formation financée, contrat de travail et salaire maintenus, parcours de formation individualisé… avec le PTP, tout est fait pour changer de métier en toute sécurité, sous réserve de répondre aux règles d’éligibilité parmi lesquelles figurent le respect d’une ancienneté professionnelle minimum et le choix d’une formation certifiante. Pour vous assurez que votre projet réponde à ces règles, rendez-vous sur le site www.transitionspro.fr. Vous y trouverez également les coordonnées de vos futurs interlocuteurs en région sur le site Internet. Sachez aussi qu’il est possible de changer de métier sans forcément changer d’entreprise grâce au dispositif Pro-A (reconversion ou promotion par alternance). Il permet ainsi de suivre une formation en alternance pour obtenir un diplôme, notamment pour les personnes dont la qualification est insuffisante au regard de l’organisation du travail ou de l’évolution technologique. Cette démarche se réalise avec l’accord de l’employeur et le salaire du bénéficiaire est maintenu, grâce au financement de son entreprise et de l’opérateur de compétences (Opco) dont elle dépend.
Dans le cadre du plan France Relance, le Gouvernement a également mis un place le dispositif Transco (pour Transitions collectives), construit avec les partenaires sociaux. Son objectif est de permettre aux entreprises d’anticiper les mutations économiques de leur secteur et aux salariés d’être accompagnés pour se reconvertir dans leur bassin de vie. Plus exactement, ce dispositif permet aux salariés dont l’emploi est menacé, de bénéficier d’une formation certifiante ou d’une validation d’acquis d’expérience afin de s’orienter vers un métier porteur de leur territoire, en évitant une période de chômage. Dans tous les cas, les salariés n’ont rien à débourser. Leur statut et leur emploi sont conservés dans leur entreprise, de même que leur rémunération.
En tant que demandeur d’emploi, votre reconversion professionnelle peut enfin passer par une préparation opérationnelle à l’emploi (POE), un dispositif de formation de 400 heures maximum. Son objectif est de développer vos compétences sur des métiers en tension pour vous rendre rapidement opérationnel. Il existe deux types de POE : à la différence de la préparation opérationnelle à l’emploi individuelle (POEI) initiée par l’entreprise, la préparation opérationnelle à l’emploi collective POEC est mise en oeuvre sur décision des partenaires sociaux d’une branche professionnelle. Sachez qu’il existe d’autres aides visant à accompagner les demandeurs d’emploi vers une reconversion. Si vous êtes dans cette situation, n’hésitez pas à contacter votre agence Pôle emploi.
Vous l’aurez compris, vous n’êtes pas seul dans cette période qui n’est pas forcément facile à appréhender. Plusieurs voies s’offrent à vous. Quel que soit le chemin que vous souhaitez emprunter pour changer de métier, bonne route !
— Aude BRESSOLIER (Tribune Verte 3008)
Aller plus loin : QUELLES OBLIGATIONS POUR LES GRANDES ENTREPRISES ?
La reconversion professionnelle peut parfois être « forcée » notamment dans le cadre d’un licenciement. À noter que, dans ce cas, les grandes entreprises sont soumises à certaines obligations. Ainsi, lorsqu’une entreprise d’au moins 1 000 salariés envisage un licenciement pour motif économique, elle doit proposer à chaque salarié concerné un congé de reclassement. Ce congé, d’une durée comprise entre quatre et douze mois, a pour objet de permettre aux salariés de bénéficier d’actions de formation et de l’aide d’une cellule d’accompagnement aux démarches de recherche d’emploi. Le financement des actions de reclassement et de la rémunération est assuré par l’employeur. Quant aux entreprises d’au moins 300 salariés ayant mis en place une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), elles peuvent proposer à leurs salariés un congé de mobilité dans le cadre d’un accord collectif ou d’une rupture conventionnelle collective. Ce congé a pour objet de favoriser le retour à un emploi stable par des mesures d’accompagnement, des actions de formation et des périodes de travail. Pendant la durée du congé de mobilité, le salarié perçoit une rémunération déterminée par l’accord collectif.
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