Le Crédit Agricole des Savoie fait pédaler ses salariés
Pour progresser vers un objectif de neutralité carbone, le Crédit Agricole des Savoie s’est doté de 550 vélos qu’il met à disposition de ses salariés. Une démarche volontaire qui fait des adeptes tout en soignant l’image de l’entreprise.
Un tiers des émissions de CO2 du Crédit Agricole des Savoie est dû aux déplacements domicile-travail. Ce chiffre est issu d’une observation réalisée dans le cadre d’un plan national fixé par le Crédit Agricole, qui définit un objectif de neutralité carbone en 2050. Il a donc élaboré un programme qui va de l’accompagnement de ses clients aux modifications de ses propres pratiques. Il s’agit d’un cadre général d’actions, qui est ensuite décliné par les caisses régionales. Pour l’atteindre, le Crédit Agricole des Savoie a tout d’abord fixé un objectif plus exigeant : la neutralité carbone en 2030. « Le Crédit Agricole finance déjà les trajets en transports en commun de ses salariés à hauteur de 100 %, au lieu des 50 % imposés par la loi, révèle Jean-Édouard Décarroux, responsable de service RH. Mais ils ne couvrent pas tout le territoire. En revanche, nous avons compté que, parmi nos 2 500 collaborateurs, 500 personnes pouvaient potentiellement se reporter sur le vélo, conventionnel ou électrique. »
Au moins 50 trajets par an
Dans un premier temps, un test est réalisé avec 20 vélos et autant de volontaires. Devant son succès, la décision est prise de déployer une flotte à grande échelle en septembre 2022. Avec un coût moyen de 4 000 euros par vélo, le Crédit Agricole des Savoie a déboursé plus de deux millions d’euros pour acquérir 550 vélos, aujourd’hui répartis sur les deux départements.
Le principe : l’entreprise est propriétaire du vélo et le met à disposition du salarié comme elle le ferait avec un véhicule de fonction. Il est donc possible de s’en servir aussi pour des trajets privés ou le weekend. Les éléments de sécurité – casque, gilet, éclairages – sont fournis. Le salarié s’engage, quant à lui, à se rendre au travail à vélo au moins 50 fois par an. Un chiffre qui tient compte des jours de télétravail et du fait que pendant l’hiver, les intempéries sont un frein sérieux. « 50 jours par an, cela signifie deux jours par semaine d’avril à octobre. C’est un chiffre qui nous a semblé accessible, souligne Jean-Édouard Décarroux. Mais en réalité, la majorité des salariés qui ont un vélo semblent partis pour dépasser ce chiffre. Certains l’utilisent tous les jours. » Si les salariés ont adhéré à la démarche, c’est parce que son déploiement s’est fait sur la base du volontariat, mais aussi parce que les vélos ont été adaptés aux besoins des salariés. « Un des premiers obstacles à ce type de déplacement est le fait de déposer les enfants à la crèche ou à l’école sur le chemin du travail, observe Jean-Édouard Décarroux. Nous avons donc proposé aux salariés concernés des vélos-cargos. »
Soigner l’image de l’entreprise
Dans cette démarche conduite par une volonté d’adaptation au cas par cas, aucune décision n’est définitive. « Un salarié qui n’a pas demandé de vélo aujourd’hui pourra le faire plus tard ; rien n’est irrévocable », précise Jean-Édouard Décarroux. Il se réjouit aussi de voir que les premiers qui ont sauté le pas ont fait des émules et que certains ont saisi la perche qui leur était tendue. « Une collaboratrice, qui a fait 4 000 km en deux ans, nous a confié que sans notre proposition, elle n’aurait jamais entrepris cette démarche », se réjouit Jean-Édouard Décarroux. Même si les effets sur le budget transport, et peut-être même sur la santé, des salariés cyclistes, ne sont pas encore quantifiables, il y a déjà une évolution de l’image de l’entreprise. « 550 vélos sur deux départements, ça se voit, ça fait parler, observe Jean-Édouard Décarroux. Notre marque employeur est favorablement influencée par cette démarche, d’autant plus que le bien-être au travail est désormais un sujet important dans le recrutement. »
— Emmanuelle BORDON (Tribune Verte 3012)
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