Conseiller en bâtiment d’élevage F/H

On compte sur le Conseiller en bâtiment d’élevage pour…

• Conseiller les éleveurs dans la conception de leurs projets de construction, d’agrandissement ou de mise aux normes de leur exploitation
• Suivre les projets de l’état initial à la mise en service (permis de construire, appel d’offres, suivi des travaux…)
• Accompagner les porteurs de projets dans leurs relations avec les autorités administratives
• Réaliser des diagnostics d’ambiance des bâtiments en vue de l’amélioration du bien-être animal.
• Veiller à ce que le projet respecte les règles environnementales et les conditions de travail et de sécurité
• Intégrer les questions d’insertion paysagère, de bien-être animal et d’adaptation aux changements climatiques

Son profil

• Bonnes compétences techniques et réglementaires en bâtiment et urbanisme
• Fort attrait pour le secteur de l’élevage
• Maîtrise des outils informatiques et des logiciels de dessin
• Aptitude au travail en équipe et de terrain
• Capacité d’anticipation et d’adaptation
• Force de proposition
• Sens de l’écoute des besoins dea griculteurs

Les formations possibles

• BTS agricole (productions animales, Acse) avec expérience
• Licence professionnelle spécialisée en productions animales
• Ingénieur agri/agro

Quelle rémunération ?

À partir de 20 à 25 K€ pour les débutants, la rémunération peut dépasser les 30, voire les 35 K€ pour les profils les plus expérimentés.

Où exercer ?

Dans une chambre d’agriculture, dans une coopérative agricole, dans un organisme de contrôle laitier, dans un cabinet de conseil indépendant…

Les perspectives d’évolution

• Évoluer vers un poste de chef·fe de service
• Se diriger vers des fonctions plus commerciales

Retrouvez toutes les formations en agriculture sur www.agrorientation.com

Témoignages

Benoît Dudant, responsable du service bâtiment énergies à la chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais : « Mettre en adéquation le projet de l’éleveur avec ses attentes »

« J’ai été conseiller en bâtiment d’élevage pendant vingt ans à la chambre d’agriculture du Nord-Pas-de-Calais (NPDC). Ce poste s’ouvre à des profils très particuliers, puisqu’aucune école ne forme à ce métier ! En effet, le conseiller en bâtiment d’élevage fait le lien entre l’ingénieur agronome et l’architecte. Toutefois, il est surtout essentiel de comprendre le fonctionnement d’un élevage pour exercer ce poste. Ainsi, la chambre d’agriculture recrute des profils de formation agronome qui développeront leurs compétences en bâtiment grâce à une formation en interne, au côté d’un conseiller expérimenté. Les projets de bâtiment concernent surtout l’élevage bovin, puisqu’il n’y a pas de standardisation des constructions, contrairement aux systèmes porcins ou volailles, pour lesquelles les modèles de bâtiments sont peu différents.

Il y a 25 ans, la chambre d’agriculture NPDC a créé une structure annexe, un bureau architectural qui permet la réalisation des permis de construire dans la continuité des projets élaborés par les conseillers bâtiments. Ainsi, chaque année, nos conseillers permettent la signature de 140 à 160 permis de construire agricole, dont 70 % sont liés à l’élevage bovin. Lorsqu’un agriculteur a un projet de réaménagement ou de construction, il adresse sa demande auprès de la chambre d’agriculture afin que les conseillers l’accompagnent.

Dans un premier temps, le conseiller réalise une visite de l’exploitation et prend connaissance du cahier des charges de l’agriculteur : le type d’installation qu’il veut mettre en place et ses priorités (bien-être animal, organisation du travail, installation d’un membre de la famille, etc.). À ce niveau, le conseiller et l’agriculteur abordent principalement des questions techniques.

Le conseiller a aussi pour mission de mettre en adéquation le projet de l’éleveur avec ses attentes : il s’agit d’un projet de vie. En effet, contrairement au suivi réalisé par les conseillers production végétale ou animale, les projets de bâtiment ont une durée de vie de 20, 30 ou 40 ans. Il s’agit d’un véritable engagement pour l’agriculteur.

L’élevage au coeur du métier

Au-delà de l’aspect technique, l’aspect administratif pose les limites du projet de bâtiment.

D’abord, les PLU (Plans locaux d’urbanisme) fixent les règles de construction sur chaque zone constructible. Par exemple : un retrait par rapport à la route, une hauteur à ne pas dépasser, des matériaux et des couleurs imposées…

Ensuite, les règles ICPE imposent, entre autres, une distance au voisinage et à des cours d’eau. Ces facteurs sont à intégrer dès le départ dans la réflexion de l’agriculteur, puisqu’ils conditionnent la réalisation du projet. Ensuite, le conseiller peut aller jusqu’à la réalisation d’un avant-projet sur plan, comme le ferait un architecte. À la demande de l’agriculteur, le conseiller peut également chiffrer le projet, qui coûte en général entre 50 000 euros et 3 millions d’euros.

Le conseiller joue même un rôle sur l’acceptabilité sociétale d’un projet, avec notamment le bien-être animal. Il a pour mission de faire évoluer le bâtiment aux problématiques futures : changement climatique, bien-être animal, potentiel nouvel agrandissement…

Pour exercer ce métier, les candidats doivent être passionnés et exigeants. L’élevage reste au coeur du métier et de la discussion avec l’agriculteur, il faut donc être animé par ce secteur. Le conseiller doit être aussi en mesure de créer des liens étroits avec l’agriculteur, de gagner une confiance réciproque, puisqu’il s’agit d’un engagement fort d’au moins 30 ans pour l’avenir de l’agriculteur. Enfin, en tant qu’ancien conseiller, je trouve qu’il y a une réelle  satisfaction à voir les bâtiments auxquels on a participé en parcourant le territoire. C’est un des rares métiers où l’on peut observer le travail réalisé de façon concrète, et ce à travers les années. »