Bourgogne-Franche-Comté Horizon 2040 : Le projet régional « Imaginer demain – Agir maintenant »

Publié le 13 août 2024
Temps de lecture estimé : 4 min

Changement climatique, revalorisation du métier d’agriculteur, renouvellement des générations… les enjeux du monde agricole des prochaines décennies sont multiples. Afin de s’y préparer au mieux, la chambre d’agriculture de Bourgogne-Franche-Comté souhaite mettre en place une cinquantaine d’actions, dont huit dès maintenant.

«À la demande de Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté (BFC), d’établir une prospective agricole à l’horizon 2040 pour la région, nous avons créé le projet “Imaginer demain – Agir maintenant”, raconte Anne Bronner, directrice générale de la chambre régionale d’agriculture (CA) BFC. Toutefois, nous ne voulions pas faire un énième rapport d’état des lieux sans apporter d’action concrète. » Ainsi, au-delà de se projeter à 2040 sur différents enjeux agricoles (changement climatique, besoin de revalorisation du métier d’agriculteur, renouvellement des générations…), le projet vise à prendre en compte les attentes du terrain. Pour ce faire, la CA BFC a diffusé une enquête début 2023 à l’intention des agriculteurs, des organisations professionnelles agricoles (OPA), des conseillers, des acteurs économiques et des associations. Ce questionnaire a recensé les besoins et problématiques des différents acteurs de l’écosystème agricole, notamment en matière d’accompagnement pour les agriculteurs. Au total, 2 300 réponses ont été récoltées, dont 1 812 réponses d’agriculteurs. « Ce sont 7 % des agriculteurs de la région BFC qui ont répondu, toutes productions et départements confondus », chiffre Anne Bronner. Pour répondre aux besoins recensés, des groupes de travail mobilisant une centaine de personnes ont formulé pas moins de 50 actions concrètes. Celles-ci ont été pensées en appui de l’Inrae et des étudiants de l’Institut agro Dijon. « L’idée était de développer des solutions en se basant sur la science et des faits rationnels », explique Anne Bronner. Ces travaux ont donné lieu à un document remis en juin 2023 au Conseil régional.

Huit premières actions

Depuis, la CA BFC a identifié huit actions à mettre en oeuvre au plus vite. « Nous nous sommes basés sur les verbatims recueillis auprès des agriculteurs pour formuler les actions et les axes qui les catégorisent », explique Valérie Vivot, responsable des politiques publiques à la CA BFC. Quatre axes principaux se dégagent autour de ces premières actions : produire avec peu d’intrants, avec un sol et un environnement respectés ; pouvoir s’arrêter, prendre du recul, ne pas être contraint de ne raisonner qu’à court terme ; accompagner l’humain au-delà des algorithmes ; communiquer sur leur métier, sur ce qu’ils font réellement, pour redorer l’image de l’agriculture. Au-delà des problématiques soulevées par les agriculteurs, les conseillers en CA ont également soulevé leurs besoins en tant qu’accompagnateurs. Dans l’enquête, « les conseillers évoquent la perte de lien avec les agriculteurs, le manque de temps, la charge administrative et les évolutions réglementaires régulières, ainsi que le manque de transversalité ». De plus, « 90 % des conseillers déclarent avoir besoin de muscler leurs compétences pour toujours mieux accompagner les agriculteurs dans l’adaptation de leur exploitation ».


— Amélie DI BELLA (Tribune Verte 3043)

Zoom « Soulager de la surcharge administrative »

« 88 % des agriculteurs expriment une lourdeur administrative et réglementaire », selon l’enquête réalisée par la chambre régionale d’agriculture BFC. Afin d’évaluer l’origine de ces difficultés administratives, la CA propose de réaliser un entretien individuel avec l’agriculteur. Manque de temps, réticence voire « phobie administrative », défaut de formation… Quels que soient la difficulté ou le type de gestion administrative, la CA propose un accompagnement le plus adapté et le plus personnalisé à chacun, à travers trois formules distinctes. La première, « formation coup de pouce », propose un stage collectif sur deux jours pour « analyser son rapport avec le travail administratif et identifier les conditions pour retrouver le goût et / ou le temps à réaliser ce travail ». Une formule « accompagnement flash » permet un appui ponctuel personnalisé de trois heures/mois pendant trois mois afin d’apporter une méthodologie à l’agriculteur. Enfin, la formule « accompagnement plus durable » propose un suivi régulier par un assistant polyvalent, au minimum trois heures toutes les semaines pendant un an.

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