Mosell’âne fabrique des savons au lait d’ânesse

Publié le 21 août 2024
Temps de lecture estimé : 4 min

Dans l’Est, en Moselle, un couple se lance dans l’élevage d’ânesses pour transformer leur lait en savons et cosmétiques. Précurseurs de cet élevage dans la région, leur aventure commence en 2010. Grâce au lait bio de leurs douze ânesses, ils proposent une gamme d’une vingtaine de savons et des cosmétiques.

Lorsque Robin Van Haaren et Laure Clément, sa compagne, décident d’élever des ânesses en Moselle en 2010, ils sont les précurseurs de cet élevage dans le Grand Est. L’un, éleveur de moutons, et l’autre, secrétaire dans le BTP, décident de monter un projet ensemble. « Nous sommes tombés sur cette idée d’élevage un peu par hasard, se souvient Robin Van Haaren. J’avais déjà des chevaux et des moutons, nous nous sommes dit qu’élever des ânesses ne devrait pas être plus compliqué ! »

Il n’a pas été simple de convaincre les banques et les assurances, puisqu’il n’existait pas de référence sur l’élevage d’ânesses. « Nous avons essayé de nous renseigner auprès de la chambre d’agriculture mais, à l’époque personne ne connaissant bien cet élevage, se rappelle Robin Van Haaren. Au moment de le déclarer auprès de la Direction des services vétérinaires, la personne que nous avions au téléphone ne connaissait même pas l’élevage d’ânesses ! »

Du lait bio toute l’année

Les douze ânesses de l’élevage produisent du lait bio tout au long de l’année grâce au mâle qui est en permanence au sein du troupeau. Deux à trois mois après leurs mises bas, les ânesses sont traites manuellement pendant dix à douze mois. « En une journée, cinq ânesses peuvent donner entre sept et huit litres de lait », estime Robin Van Haaren.

Avec le lait bio des ânesses, l’entreprise Mosell’âne produit des cosmétiques depuis 2015 et des savons depuis 2019. « Au départ, nous ne produisions et conditionnions que le lait d’ânesse, nos cosmétiques et savons étaient produits dans des laboratoires et une savonnerie, explique Robin Van Haaren. Nous nous sommes ensuite formés au fur et à mesure sur la formulation et la savonnerie. » Avant de trouver leur propre gamme de savons, qu’ils souhaitaient aussi qualitative que celle que leur élaborait la savonnerie externe, les deux producteurs ont réalisé pas moins de 600 essais !

Des savons à base de 20 à 50 % de lait d’ânesse

« Nos savons se composent entre 20 et 50 % de lait d’ânesse et sont tous fabriqués avec la technique de saponification à froid, détaille le producteur. Notre employée qui travaille au labo peut produire jusqu’à 65 savons en une heure, avant de les démouler, découper et emballer. » De la traite jusqu’au séchage des savons, le processus prend plusieurs semaines, le séchage étant l’étape la plus longue. « Cette période de cure permet aux résidus de soude de terminer la réaction de saponification, et le temps de séchage d’évacuer l’excédent d’eau, afin que le savon soit prêt à l’utilisation », explique Robin Van Haaren.

Mosell’âne offre aujourd’hui une gamme d’une vingtaine de savons différents, à base d’huile d’argan, d’olive ou de coco, et de multiples senteurs, ainsi qu’une gamme de cosmétiques. L’entreprise commercialise au sein de sa boutique à la ferme, sur son site Internet, dans des magasins du Grand Est, ainsi que sur quelques marchés artisanaux et foires. En plus de leur asinerie et des produits cosmétiques, le couple a créé une autre activité rattachée à Mosell’âne, des gîtes insolites, les gîtes Robin’son.

— Amélie DI BELLA (Tribune Verte 3046)

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