Florence Machefer, secrétaire générale du Cneap : « Renforcer notre maillage territorial est l’une de mes priorités »
Depuis le 1er septembre 2023, Florence Machefer a succédé à Philippe Poussin en qualité de secrétaire générale du Cneap. Elle-même ancienne élève de ce réseau d’enseignement agricole privé, les défis qui s’offrent à elle et ses équipes sont multiples.
Pouvez-vous présenter rapidement le Cneap ?
Florence Machefer : Le Cneap est un réseau d’enseignement agricole privé qui fédère près de 180 établissements sur le territoire et jusque dans les DOM-TOM. Nous proposons toute une palette de formations vers les métiers de la nature et du vivant : de la production agricole à la commercialisation en passant par la transformation, l’agroéquipement, le paysage, la forêt, l’environnement, mais aussi l’animation des territoires et les services à la personne. Accessibles de la 4e à Bac +3, elles sont dispensées aussi bien en formation initiale à temps plein qu’en apprentissage et en formation continue (1).
Comment se portent les effectifs du réseau pour cette année scolaire ?
F. M. : Nous accueillons actuellement 54 000 apprenants, dont 10 000 en apprentissage. Depuis la mise en place des aides du Gouvernement, ce mode de formation connaît un réel engouement qui se traduit par une hausse très marquée du nombre d’apprentis dans notre réseau : + 8 % en un an et 56 % en trois ans. Si certaines filières peinent à recruter, comme l’agroalimentaire, l’agroéquipement et l’horticulture, les effectifs en production restent stables. Le secteur des services à la personne, qui avait connu une baisse des effectifs durant quelques années, retrouve un certain dynamisme.:
Quelles actions mettez-vous en place pour faire connaître vos formations au plus grand nombre ?
F. M. : Le manque d’attractivité de certaines formations est souvent lié à une méconnaissance de nos filières. Pour y pallier, nos établissements mettent en place des portes ouvertes. Mais encore faut-il se faire connaître pour attirer les élèves et leurs familles : c’est en amont que tout se joue. Notre cheval de bataille est donc de pouvoir présenter aux jeunes et à leur famille toutes nos formations lors de réunions d’information au sein même des collèges. Nous avons également développé une formule de mini-stages pour permettre à des jeunes de 3e de passer une journée au sein de nos établissements et plus spécifiquement sur un plateau technique, que ce soit une exploitation agricole, un laboratoire ou encore une micro-crèche. C’est pour eux l’occasion de découvrir nos modes de formations, qui allient théorie et pratique, et de prendre conscience de l’étendue des possibilités que propose l’enseignement agricole.
Vous avez été nommée secrétaire générale du Cneap en septembre dernier. Quelles sont vos principales ambitions pour ce réseau qui est loin de vous être inconnu ?
F. M. : En effet, je suis moi-même une ancienne élève du Cneap et j’y ai fait toute ma carrière professionnelle. Après avoir débuté comme documentaliste sur le campus de Pouillé, dans le Maine-et-Loire, j’ai eu pour mission d’y développer la formation continue, l’apprentissage et les études supérieures. Puis, j’ai pris des postes de direction : en 2011, au lycée de Fénelon, en Seine-Saint-Denis, puis en 2014, au lycée des Buissonnets, à nouveau dans le Maine-et-Loire. Notre premier défi est de maintenir, voire de développer le maillage de notre territoire, car rappelons que le ministère s’est fixé l’objectif d’accroître de 30 % le nombre d’apprenants dans l’enseignement agricole. Notre seconde ambition repose sur le développement de notre réseau au-delà des frontières pour créer un Cneap international. D’autre part, notre projet 2018-2023 « Éduquer, former, agir pour nos territoires » arrive à son terme et est en phase d’évaluation. Plusieurs établissements se sont emparés de l’un des axes du projet, à savoir la participation au développement des territoires, à l’instar du projet des Buissonnets. À cet effet, en concertation avec la commune d’Avrillé, nous avons mis en place dans le lycée une micro-crèche et une résidence partagée pour des seniors en situation de handicap. De plus, les toits du lycée ont été investis par un maraîcher dont les productions sont vendues dans un magasin au sein de l’établissement et valorisées par la restauration scolaire. Permettre à nos élèves d’apprendre au contact de professionnels tout en créant du lien social est un challenge des plus motivants !
(1) : Près de 2 millions d’heures par an suivies par des adultes.
Propos recueillis par Aude Bressolier, Tribune Verte n°3034
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