Gestion des signes de qualité : Des salariés partagés entre trois AOP fromagères

Depuis une dizaine d’années, fourme d’Ambert, bleu d’Auvergne et bleu des Causses ont mutualisé leurs salariés dans un groupement d’employeurs. Une solution pour disposer de compétences accrues, comme l’explique Aurélien Vorger, son directeur.

Qu’y a-t-il de commun entre la fourme d’Ambert, le bleu d’Auvergne et le bleu des Causses ? Ce sont, bien sûr, tous trois des fromages AOP à pâtes persillées, fabriqués en Auvergne. Leurs zones de production se superposent partiellement, avec des producteurs et des affineurs en commun. Mais, depuis une dizaine d’années, ils partagent aussi leurs salariés au travers du groupement d’employeurs des AOP persillées (GAP).

La structure a vu le jour à la suite d’une volonté des responsables de conserver des entités politiques séparées, tout en élargissant les collaborations. Cette mutualisation débouche sur une économie financière et la possibilité d’accéder à des compétences accrues pour chaque AOP. Le groupement exerce les missions attribuées par la loi aux organismes de défense et de gestion, notamment l’établissement et le contrôle du cahier des charges, la promotion des produits…

Lieu de rencontre de la filière

Son métier de base ? La coordination politique, technique et économique. « Nous sommes le lieu de rencontre et de discussion des différents maillons de la filière », indique Aurélien Vorger, directeur du GAP, qui gère la partie administrative et la représentation au sein des structures liées, comme l’association des fromages AOP d’Auvergne.

Le groupement réalise du conseil technique en fromagerie, que ce soit sur la maîtrise technologique du produit ou en participant à des travaux de R & D. Il intervient en soutien juridique en cas de problème et réalise des contrôles, directs ou par le biais de prestataires spécialisés. Enfin, il participe à la promotion collective des AOP dont il a la charge, en coorganisant des événements tels que la fête du Bleu d’Auvergne ou les Fourmofolies à Ambert. La communication se déroule aussi sur Internet, les réseaux sociaux et auprès de la presse, en lien avec une agence.

Deux recrutements récents

Pour exercer ces missions qui nécessitent de la polyvalence, le recrutement s’effectue à Bac + 5. L’équipe est actuellement composée de cinq personnes, dont deux viennent d’être recrutés en prévision de prochains départs en retraite. Le poste de chargée d’événementiel a été pourvu à l’issue d’un stage de fin d’études de master suivi d’un contrat d’apprentissage. Pour le chargé de mission contrôleet qualité, « nous avons utilisé les services de l’Apecita, parce que je connaissais la structure et parce qu’une connaissance du milieu agricole était nécessaire », explique Aurélien Vorger.

« Nous savions que nous ne pourrions pas recruter un fromager, car très peu sont formés. Aussi, nous avons cherché un profil un peu plus transversal, niveau ingénieur », résume le directeur, que l’Apecita a accompagné pour la rédaction des missions liées au poste. Une quinzaine de CV ont été reçus. L’Apecita a présélectionné six candidats, qui ont ensuite rencontré le recruteur. « Nous avons privilégié une personne polyvalente que nous pourrions former à nos spécificités. Les qualités humaines ont été prises en compte : c’est un poste qui nécessite de savoir s’adapter aux différents professionnels, mais aussi de mettre la distance nécessaire aux missions de contrôle », indique Aurélien Vorger, pour qui la volonté de rester dans la région a aussi pesé dans la décision. « Nous avons eu le choix parmi des profils intéressants. Sans doute le fait d’être dans le bassin d’emploi de Clermont-Ferrand nous a-t-il aidés », reconnaît-il.

— Irène AUBERT